À 22 ans, Billal Bennama rêve déjà d’or olympique à Tokyo
Étoile montante de la boxe française, Billal Bennama a déjà la tête aux prochains JO de Tokyo. À 22 ans, il disputera son premier tournoi olympique et espère faire honneur à son nom. Premier Français à obtenir son ticket pour les JO malgré le report des Jeux, il continue de s’affûter et vise le titre.
« J’y vais pour faire l’or ». Élevé dans le milieu de la boxe, le poids mouche a « beaucoup d’appétit ». Billal Bennama s’entraîne depuis son enfance dans une salle de la banlieue de Toulouse sous le regard d’un homme qui le connaît bien. Mohamed Bennama, le père de Bilal, a aussi été son premier entraîneur.
Il faut dire que le père Bennama n’est pas un inconnu. Ce fils d’immigré algérien a lui-même connu une brillante carrière dans la boxe. Médaillé de bronze aux championnats du monde militaire ainsi qu’aux championnats d’Afrique 1984. En France, il se hisse même en finale du tournoi de France en 1990, mais doit arrêter ensuite sa carrière à cause d’une blessure mal soignée.
Depuis, il connaît également le succès en tant qu’entraîneur. Il a notamment entraîné l’ancien champion du monde Mahyar Monshipour. Et c’est à l’âge de 4 ans qu’il fait démarrer la boxe à quatre de ses six enfants.
Sur les traces de Sofiane Oumiha et Tony Yoka
Billal est sans doute celui dans lequel il place ses meilleurs espoirs. À 17 ans, il parvient à participer en 2016 au tournoi de qualification pour les Jeux olympiques de Rio. À peine majeur, il y a appris le « métier » face à des adversaires plus aguerris. « Ils avaient un vice que moi je n’avais pas. Et dans la boxe, il faut ce vice-là », souligne-t-il.
La moisson de médailles des boxeurs français à Rio, dont celle en argent de son compère toulousain Sofiane Oumiha, lui a ouvert l’appétit. « Ces Jeux ont permis de redonner une valeur à la boxe française, de rallumer la lumière qui a été éteinte pendant un certain temps ».
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Ses yeux marron tournés vers Tokyo, il a rejoint l’Insep à Paris pour se consacrer à temps plein à la boxe sous les ordres de l’entraîneur franco-cubain Luis Mariano Gonzalez. L’homme connaît son affaire ; il a mené Tony Yoka jusqu’à l’or olympique, également en 2016.
Un an de plus pour se préparer
Fin technicien, Billal Bennama dit avoir accompli depuis « une progression énorme », matérialisée par une médaille de bronze aux championnats du monde de boxe 2019 et le sentiment de pouvoir désormais rivaliser avec les meilleurs dans sa catégorie des moins de 52 kg.
Il est d’ailleurs l’un des premiers boxeurs français à composter son billet pour Tokyo, dès le 16 mars 2020. Juste avant que la pandémie de nouveau coronavirus ne mette brusquement un terme au tournoi de qualification européen. « Je commençais à m’échauffer et d’un coup le responsable arrive et dit que la compétition risque d’être annulée », se souvient-il. « Il est revenu 15-20 minutes après pour dire que finalement c’était bon ».
Un « coup de chance » et un « soulagement » pour lui, même si le report des Jeux à 2021 le contraint depuis à ronger son frein dans la même incertitude sanitaire. « Il y a eu des hauts et des bas », reconnaît-il tout en trouvant, malgré l’impatience de ses jeunes années, quelques avantages à ce délai inattendu. « Ça me permet de progresser encore, de peaufiner les détails ».
Et de commencer à nourrir pour Tokyo des ambitions très élevées. « Pour moi, il n’y a pas d’argent ou de bronze, j’y vais pour faire l’or. J’ai le potentiel, donc c’est à moi de tout faire pour aller jusqu’au bout et ne pas avoir de regrets », assume le boxeur, sans prendre de gants pour une fois.
(Avec AFP)