Algérie-France : entre tensions et poids de l’histoire commune

 Algérie-France : entre tensions et poids de l’histoire commune

Photo : JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP

Bruno Retailleau revient sur la colonisation en Algérie, mais aussi sur la nécessité de « dépassionner » le dialogue.

« La colonisation, c’est bien sûr des pages sombres qu’il faut dénoncer, et nous l’avons fait. Il y a eu aussi, je le dis, des apports et des liens qui se sont créés », expliquait Bruno Retailleau dans un entretien à l’Express, paru hier (21 janvier). Le ministre de l’Intérieur est revenu sur la période coloniale en Algérie. « Nous devons retrouver un regard équilibré sur cette période », estimait le ministre.

Ces dernières semaines, les liens entre la France et l’Algérie se sont distendus. Une grande partie de l’entretien était consacrée aux relations entre les deux pays et Bruno Retailleau invitait les deux parties à avancer : « Le moment est venu de tourner la page ». 

Respect

Passer à autre chose mais dans le respect. Bruno Retailleau n’en démord pas, l’affaire de l’influenceur algérien expulsé de France et refusé d’entrée en Algérie, était un signe de non-respect  envers la France et mais aussi du droit international.

Aujourd’hui (22 janvier), dans un nouveau message sur X, le ministre de l’Intérieur revient sur cette nécessité d’un respect mutuel : « Je comprends très bien que la guerre d’indépendance soit un événement fondateur de l’Algérie moderne (…) Je respecte les souverainetés, (…) les Etats et (…) les peuples. Mais en contrepartie, j’attends que la France soit aussi respectée. Aucune douleur de l’Histoire ne peut donner à quiconque, y compris à l’Algérie, un droit d’offenser la France ».

« D’égal à égal »

Si Bruno Retailleau accorde une grande place au respect entre les deux pays, il met également en avant la nécessité d’égalité. Le ministre veut « faire en sorte qu’on entre enfin dans une relation d’égal à égal, sans arrière-pensée, dépourvue de cette idée d’un droit de tirage perpétuel sur la mémoire pour reprocher à la France les événements passés ».

Dans le même temps, en début de semaine, le ministre faisait part de sa volonté de mettre fin à l’accord franco-algérien de 1968, qui confère un statut unique aux ressortissants algériens, en matière de circulation, de séjour et d’emploi. Pour ce dernier, « cet accord est daté et a déformé l’immigration algérienne. Il n’a pas lieu d’être. Il faut le remettre sur la table ».