Algérie : B. Retailleau veut en finir avec l’accord de 1968 sur l’immigration
Suite aux derniers échanges compliqués avec l’Algérie, Bruno Retailleau considère sérieusement de mettre un terme à l’accord de 1968 sur l’immigration liant les deux pays.
« Cet accord est daté et a déformé l’immigration algérienne. Il n’a pas lieu d’être. Il faut le remettre sur la table », déclarait, hier (19 janvier), Bruno Retailleau au micro de BFMTV (vidéo à 31:18). Le ministre de l’Intérieur reste sur ses positions et considère l’éventualité de mettre fin à l’accord franco-algérien de 1968.
Cet accord bilatéral confère un statut unique aux ressortissants algériens, en matière de circulation, de séjour et d’emploi. Dans un contexte de fortes tensions avec l’Algérie, le pensionnaire de Beauvau n’a clairement pas l’intention de jouer la carte de l’apaisement.
Humiliation
Pour Bruno Retailleau, le refus de l’Algérie du retour sur son territoire de l’influenceur Doualemn, le 9 janvier, a été perçu comme une véritable « humiliation » pour la France. Le ministre de l’Intérieur avait signé un arrêté d’expulsion pour accélérer la procédure visant l’homme de 59 ans, auteur d’appels incitant à la haine sur les réseaux sociaux.
« L’Algérie n’a pas respecté le droit international », s’exaspérait hier le locataire de Beauvau. Celui-ci précisait que l’influenceur était bien muni d’un passeport biométrique certifiant sa nationalité algérienne.
Mesures fortes
« La France a fait tout ce qu’elle pouvait sur le chemin de la réconciliation et, en retour, on n’a eu que des gestes d’agression », considérait Bruno Retailleau, d’avis d’opter pour des « mesures fortes » afin de s’inscrire dans un rapport de force.
Outre l’arrêt de l’accord bilatéral de 1968, le ministre évoquait l’hypothèse de baisser le montant de l’aide au développement versé à l’Algérie. Une mesure symbolique puisque l’aide de 131,79 millions octroyée pèse peu pour l’Algérie dont le PIB s’élève à 240 milliards d’euros.