Grande Mosquée de Paris : les imams doivent désormais inclure la France dans leur prière
Chems-Eddine Hafiz, recteur de la Grande Mosquée de Paris demande aux imams d’inclure la France et la République dans leur prière. Une initiative surprenante dans un contexte tendu.
Désormais, à la Grande Mosquée de Paris (GMP), les imams devront terminer leur prière du vendredi par ces mots : « Oh Allah, préserve la France, son peuple et les institutions de la République. Fais de la France un pays prospère, sûr et paisible, où la communauté nationale, dans sa diversité, ses différentes religions, ses convictions et ses croyances, cohabitent dans la sécurité et la paix ».
Des mots d’apaisement et une initiative que défend Chems-Eddine Hafiz, le recteur de la GMP : « Nous entamons l’année 2025 qui va consacrer les 120 ans de la loi du 9 décembre 1905 sur la séparation de l’État et de l’Église et les musulmans sont très attachés à cette laïcité qui a permis à l’islam d’être sur un pied d’égalité avec les autres religions de France ».
Confirmés ce week-end (11 janvier) par la GMP, la nature et le timing d’un tel changement posent question.
Influenceurs
Depuis plusieurs jours, la tension entre la France et l’Algérie est montée d’un cran. Plusieurs influenceurs algériens ont eu des propos haineux envers la France. Le week-end du 4 janvier, sur Cnews, le blogueur Chawki Benzehra et l’ancien ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt, accusaient la GMP de complaisance envers ces influenceurs et de vouloir déstabiliser la France.
Dans un communiqué (6 janvier), l’institution dénonçait une « campagne calomnieuse intolérable » menée par « quelques personnalités de bas niveau ».
Amalgames
Dans un contexte de tensions et de suspicions, le recteur de la GMP a tenu à éclaircir les choses : « Il n’est pas question pour nous de soutenir d’une manière ou d’une autre des appels à la violence (…) La Grande Mosquée de Paris n’est pas une mosquée algérienne, c’est une mosquée française qui accueille tous les fidèles de quelque nationalité qu’ils soient ».
De manière plus générale, Chems-Eddine Hafiz a également exprimé son inquiétude quant au climat actuel : « Je me suis exprimé lorsqu’on a fait l’amalgame entre immigration et islam. Je crois qu’on continue à faire des raccourcis extrêmement dangereux pour tenter de salir encore une fois l’islam et les musulmans de France ».