Boxe. Walid Ouizza prêt à conquérir l’Europe à Nottingham : un défi de taille face à Dalton Smith
Le 25 janvier 2025, l’Angleterre sera le théâtre d’un duel intense entre deux boxeurs de haut niveau. À Nottingham, Walid Ouizza, 33 ans, deuxième boxeur français chez les super-légers, se mesurera à Dalton Smith, grand espoir anglais de 27 ans, pour le titre vacant de champion d’Europe et la ceinture WBC Silver. Ce combat de 12 rounds promet d’être un tournant décisif dans la carrière du Français.
Pour Walid Ouizza, licencié du CS Nouzonville Ardennes, membre de la team Hamid Zaïm (THZ), ce rendez-vous représente bien plus qu’un simple affrontement. « C’est le combat de ma carrière, la chance de ma vie. On ne m’a jamais proposé un tel défi, un tel adversaire par le passé », confie-t-il au Courrier de l’Atlas.
Face à un Dalton Smith redoutable, invaincu en 16 combats avec 12 victoires par KO, le Français sait qu’il devra puiser dans toutes ses ressources. « En Angleterre, la boxe, c’est immense. Ils te remplissent des stades. C’est une ambiance différente. Je suis prêt à la vivre. »
Prévenu seulement cinq semaines avant l’échéance, Ouizza refuse de voir cela comme un obstacle. « C’est souvent comme ça. On est prévenus au dernier moment, c’est de bonne guerre. Heureusement, j’avais un pressentiment, donc je m’étais déjà préparé physiquement. Je m’entraîne toute l’année pour être prêt à tout moment. »
Né dans un quartier populaire près de la Porte de Saint-Ouen à Paris, Walid Ouizza s’est tourné vers la boxe à l’âge de 18 ans. Après des débuts amateurs marqués par des succès notables comme sa victoire à la Ceinture Montana, il passe professionnel en 2016. Mais son chemin vers la reconnaissance a été semé d’embûches.
Dès ses premiers combats, il ressent une douleur persistante au côté droit. « Je gagnais, alors je pensais pouvoir faire avec. Mais la douleur devenait insupportable. Après avoir vu une vingtaine de spécialistes, j’ai appris qu’il y avait un décalage au niveau de ma hanche. Cela avait créé un déséquilibre musculaire. »
Ces années de souffrance ont néanmoins forgé son mental. « Mes galères physiques m’ont rendu plus fort. C’est dans l’adversité qu’on gagne en confiance. » Cette résilience lui a permis de surmonter deux défaites en début de carrière pour enchaîner une série de 11 victoires consécutives, dont celle contre Bryan Fanga en juillet dernier, où il a décroché la ceinture WBC francophone.
Aujourd’hui, Walid Ouizza aborde la boxe avec une vision plus mature et réfléchie. « Pendant le confinement, j’ai appris à étudier les combats. Avant, je ne regardais que les temps forts. Maintenant, je me concentre sur les tactiques des boxeurs. »
Cette approche analytique, combinée à une attention minutieuse portée à sa nutrition, son sommeil et ses entraînements, fait de lui un combattant complet. « J’adapte tout à mon sport. Je recherche la qualité plutôt que la quantité. »
La disparition de sa mère, survenue en juillet dernier, a marqué un tournant émotionnel dans sa vie. Cette Marocaine de 64 ans, arrivée en France en 1982, occupait une place importante dans sa vie. « Avant chaque combat, je rendais toujours visite à ma mère. Elle priait pour que je rentre en bonne santé. Ce sera mon premier combat sans elle, mais elle restera présente dans mes pensées. »
Face à lui, Dalton Smith incarne la nouvelle génération du noble art britannique. Déjà détenteur des ceintures britanniques et du Commonwealth, le boxeur de Sheffield a démontré sa puissance en mettant KO l’ancien champion Jose Zepeda en mars 2024. Mais Walid Ouizza refuse de se laisser impressionner. « C’est un combattant sérieux, mais je suis prêt. »
À 33 ans, Walid Ouizza n’a jamais été aussi proche de gravir les sommets du noble art. Ce combat à Nottingham pourrait être l’apogée d’une carrière marquée par la persévérance. « Tout ce que j’ai traversé, tous les sacrifices, m’ont mené à ce moment. Je vais tout donner. », promet-il.