La justice épingle les prisons de Limoges et de l’île de Ré
La justice administrative a ordonné à l’administration pénitentiaire de prendre des mesures d’urgence pour améliorer les conditions de vie dans les prisons.
Le juge des référés avait été saisi par l’Ordre des avocats et la section française de l’Observatoire international des prisons, après une visite inopinée de la prison de Limoges par le bâtonnier début novembre.
Il a estimé que les conditions de détention y étaient « contraires à la dignité humaine », selon un communiqué du tribunal administratif de la ville.
Surpopulation carcérale, absence de cloisonnement des sanitaires dans les cellules, défaut d’entretien, prolifération des punaises de lit, hygiène insuffisante des détenus: autant de « manquement graves » déjà signalés par le Contrôleur général des lieux de privation de liberté en 2022 et qui n’ont pas été corrigés depuis.
Kits d’hygiène
Le juge a ordonné de délivrer « sans délai » une couverture supplémentaire aux détenus qui le demandent, tant que des fenêtres demeurent cassées et les exposent au froid.
L’administration doit aussi distribuer régulièrement et gratuitement aux détenus des kits d’hygiène, ainsi que des kits d’entretien pour les cellules.
Injonction lui est faite, enfin, d’isoler les espaces de toilette au moyen d’une cloison ou d’un panneau de bois dans les cellules, afin de protéger l’intimité des détenus.
Insalubrité chronique
En service depuis 1856, la prison de Limoges a une capacité de 83 places et souffre d’une surpopulation carcérale, avec un taux d’occupation de 195% le jour de la visite du bâtonnier.
En Charente-Maritime, ce sont 15 détenus de la maison centrale de Saint-Martin-de-Ré, avec l’OIP, qui avaient saisi la justice administrative pour dénoncer une « insalubrité chronique ».
Après une visite de l’établissement de l’île de Ré en septembre 2021, les services du Contrôleur général des lieux de privation de liberté avaient pointé « une vétusté bâtimentaire des quartiers d’encellulement qui continuent de se dégrader avec le temps ».
Ouverte en 1875, cette maison centrale dévolue aux longues peines est la plus grande de France avec une capacité d’environ 460 places.