Syrie : l’ONU demande une aide humanitaire accrue et une transition inclusive

 Syrie : l’ONU demande une aide humanitaire accrue et une transition inclusive

L’envoyé spécial de l’ONU Geir Pedersen rencontrant le chef de Hayat Tahrir al-Sham (HTS) Abu Mohammed al-Joulani, qui utilise maintenant son vrai nom Ahmed al-Sharaa, à Damas, le 15 décembre 2024. (Photo : SYRIAN INTERIM GOVERNMENT / AFP)

Lors d’une première visite en Syrie, un émissaire de l’ONU appelle notamment à fournir une aide humanitaire « immédiate » et à une transition inclusive.

C’était la première visite de l’ONU depuis la chute de Bachar al-Assad. Dimanche (15 décembre), Geir Pedersen, haut responsable onusien, s’est rendu à Damas pour rencontrer le chef du groupe Hts, Abou Mohammed al-Joulani.

« Nous devons veiller à ce que la Syrie reçoive une aide humanitaire immédiate accrue pour la population et pour tous les réfugiés qui souhaitent rentrer » déclarait le haut responsable suite à sa visite.

Selon l’ONU, depuis le 27 novembre, ce serait plus d’un million de personnes qui auraient été déplacées à l’intérieur du pays. En outre, des rapports prévoient que des centaines de milliers de réfugiés syriens, présents dans les pays voisins, envisagent de rentrer en Syrie.

Crise humanitaire

« Après près de 14 ans de conflit, l’instabilité renouvelée exacerbe une crise humanitaire déjà critique, caractérisée par des déplacements internes et externes massifs, un effondrement économique, des vies et des moyens de subsistance brisés, et des niveaux d’assistance en baisse » explique le Programme alimentaire mondial (PAM).

L’organisation humanitaire onusienne s’apprête à fournir une aide alimentaire à 2,8 millions de personnes en situation d’insécurité alimentaire. Pour le déploiement de cette aide sur tout le territoire syrien, le PAM a précisé avoir « besoin d’urgence d’un financement flexible de 250 millions de dollars ».

Transition

Outre l’aide humanitaire, Geir Pedersen a également échanger, avec Abou Mohammed al-Joulani, de la nécessité de réviser la résolution 2 254 du Conseil de sécurité de l’ONU, adoptée en 2015. Celle-ci établissait une transition politique conduite et prise en main par les Syriens, visant à mettre fin au conflit syrien.

Le haut responsable a insisté sur la nécessité d’une « transition politique crédible et inclusive, contrôlée et dirigée par les Syriens ». Un processus de changement politique mené par les syriens eux-mêmes, avec l’aide de l’ONU.

« Bien sûr, ce changement en lui-même crée de grands espoirs, mais nous savons tous qu’il y a encore de nombreux défis à relever » a souligné le haut commissaire de l’ONU. Selon un communiqué, Geir Pedersen a également été « informés des défis et des priorités de Damas », sans plus de précisions.