Union européenne : pas de retours forcés vers la Syrie à ce stade

 Union européenne : pas de retours forcés vers la Syrie à ce stade

Passeports syriens : symbole des démarches suspendues pour les demandeurs d’asile en Europe, alors que l’Union européenne débat de leur avenir. JOSEPH EID / AFP)

Alors que plusieurs pays européens ont suspendu les examens de demandes d’asile des Syriens, l’Union européenne se prononce contre leur expulsion.

« Pour l’instant, je dirais que le retour forcé n’est pas possible », estimait hier (12 décembre) Magnus Brunner, commissaire européen à l’immigration, suite à un Conseil des ministres de l’Intérieur européens.

Une déclaration anticipant le fait que certains pays européens, au-delà de la suspension des examens de demandes d’asile de migrants syriens, puissent aller jusqu’à expulser ces derniers. Par ailleurs, le commissaire européen a rappelé la « volatilité de la situation » en Syrie.

Celui-ci s’est prononcé en faveur d’une facilitation des retours volontaires, moyennant des incitations financières.

Le précurseur autrichien ?

Lundi dernier (9 décembre), au lendemain de la chute du régime de Bachar al-Assad en Syrie, plusieurs pays européens ont annoncé suspendre temporairement les demandes d’asile d’exilés syriens. Les autorités autrichiennes sont, quant à elles, allées un peu plus loin.

Le ministère de l’Intérieur autrichien déclarait lundi que « l’ensemble des procédures en cours » allaient être stoppées. Suite au changement de situation politique en Syrie, Gerhard Karner, a indiqué vouloir réévaluer la situation, avant d’annoncer : « dans ce contexte, j’ai chargé le ministère de préparer un programme de rapatriement et d’expulsion vers la Syrie ».

Vague de suspensions

En France, le ministère de l’Intérieur précisait, lundi, travailler sur « une suspension des dossiers d’asile en cours provenant de Syrie ».

Une position adoptée par plusieurs autres pays européens. En Allemagne, l’Office fédéral de l’immigration et des réfugiés a « décrété un gel des décisions pour les procédures d’asile actuellement encore en cours ».

Même son de cloche de la part du ministère britannique de l’Intérieur, « le temps d’évaluer la situation actuelle ». Suspension également pour le Danemark, la Suisse, la Suède ou encore la Norvège.