Soupçons de financement étranger : un institut de formation des imams perquisitionné
L’Institut européen des sciences humaines (IESH) de la Nièvre, qui forme des imams, a été perquisitionné hier pour des soupçons de non-déclaration de financements étrangers.
« L’opération de perquisition a été fructueuse », indiquait hier (4 décembre) à l’AFP, Anne Lehaître, procureure de Nevers. Cette opération concernait l’Institut européen des sciences humaines de Saint-Léger-de-Fougeret (Nièvre), en charge notamment de la formation des imams.
Celui-ci est soupçonné de non-respect de l’obligation de déclaration de financements étrangers, provenant notamment du Qatar.
Une obligation inscrite dans la loi de lutte contre le séparatisme, adoptée en 2021 et comprenant des mesures comme le délit de séparatisme, le contrat d’engagement républicain pour les associations ou encore une meilleure transparence des cultes.
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Infractions financières
La procureure de Nevers précisait, hier, que cette enquête débutait et qu’elle s’intéressait particulièrement à « des infractions financières qui entrent dans la catégorie du blanchiment » (AFP).
Selon les premières informations, les financements non-déclarés dans le viseur de la justice seraient d’un montant de 300 000 euros.
Hier, pour la perquisition, les forces de l’ordre étaient accompagnés de la représentante du parquet de la Nièvre, mais également d’enquêteurs spécialisés de la Sous-direction antiterroriste (Sdat) de la police judiciaire.
Outre les éléments financiers, certains responsables seraient visés par les perquisitions.
Frères musulmans ?
L’IESH a été fondé au début des années 1990, à l’initiative de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), devenue, en 2017, la Fédération nationale des Musulmans de France.
Regroupant 280 associations musulmanes, cette structure est régulièrement soupçonnée d’être proche des Frères musulmans, au point d’être qualifiée de « terroriste » par l’Arabie saoudite.
S’il a confirmé que l’UOIF avait bien joué un rôle dans la naissance de l’IESH, son doyen, Larabi Becheri, a toujours nié tout lien avec les Frères musulmans.