Education : vers une disparition des « groupes de besoins » dès la rentrée 2025 ?
Les « groupes de besoins » pourraient disparaître dès la rentrée 2025. Hier (28 septembre), saisi par des syndicats, le Conseil d’Etat a annulé l’arrêté instaurant ces groupes.
Une année et puis s’en va ? Le Conseil d’Etat a rendu sa décision hier (28 novembre) : « l’arrêté du 15 mars 2024 en ses dispositions liées aux « groupes de besoins » est donc annulé ». Cet arrêté signé par la ministre de l’Education nationale alors en fonction, Nicole Belloubet, prévoyait la mise en place de « groupes de besoins » en français et en mathématiques, pour les élèves de 6ème et de 5ème dès la rentrée 2024, puis à la rentrée 2025 pour les classes de 4ème et 3ème.
« Une telle réforme doit faire l’objet d’un décret du Premier ministre, et non d’un simple arrêté du ministre de l’éducation nationale », selon le Conseil d’Etat. Dans sa décision, celui-ci rappelle que, selon le Parlement, le Premier ministre doit fixer l’organisation de l’enseignement dans les collèges, tandis que le ministre de l’Education nationale fixe le contenu des enseignements.
Rentrée 2025
Le Conseil d’Etat a toutefois décidé que cette annulation s’appliquerait à la rentrée 2025 afin de ne pas bouleverser l’année scolaire en cours : « La décision rendue ce jour ne prendra ainsi effet qu’à la rentrée prochaine et la mise en œuvre des « groupes de besoins » dans les collèges reste en vigueur pour l’année scolaire 2024-2025 ».
Cependant, le principe des « groupes de besoins » n’est pas remis en cause. « Le Conseil d’Etat juge que l’enseignement du français et des mathématiques, au sein de groupes constitués en fonction des besoins des élèves, n’est pas contraire au « collège unique » (…) cette réforme ne modifie ni le programme de français et de mathématiques, ni le volume horaire de ces matières », estime l’institution.
Ainsi, la poursuite des « groupes de besoins » à la rentrée 2025 reste possible, via un décret du Premier ministre.
« Ecole passéiste »
Les syndicats, et particuliers, ayant saisi le Conseil d’Etat n’ont donc pas complètement eu gain de cause. La bataille contre l’ensemble de mesures contenu dans le projet de réforme du collège, nommé « Choc des savoirs », n’est donc pas terminée.
Le 25 mai dernier, les principaux syndicats enseignants appelaient à une grande manifestation contre le « Choc des savoirs », qu’ils considèrent comme une régression de l’école publique. « Nous dénonçons cet ensemble de mesures, du premier degré au second degré, qui dessine les contours d’un modèle d’École passéiste et conservateur (…) Il vise à généraliser le tri des élèves dès le plus jeune âge, notamment par les groupes de niveaux », dénonçait alors la FCPE.