Mandat d’arrêt de la CPI : la France hésitante à l’idée d’arrêter Netanyahou

 Mandat d’arrêt de la CPI : la France hésitante à l’idée d’arrêter Netanyahou

Photo : Andrew Harnik / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

Malgré un mandat d’arrêt lancé par la Cour pénale internationale (CPI), la France manque de clarté quant à l’hypothèse d’une arrestation de Netanyahou dans l’Hexagone.

Le ministère des Affaires étrangères prend le monde à contre-pied. Alors que plusieurs Etats parties, dont l’Italie ou le Royaume-Uni, ont annoncé qu’ils respecteraient les mandats d’arrêt émis par la CPI à l’encontre de Benyamin Netanyahou, la France hésite.

Dans un communiqué (27 novembre), le ministère des Affaires étrangères a rappelé que le dirigeant israélien bénéficiait d’une « immunité ». Si Benyamin Netanyahou et son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, sont bien visés par un mandat d’arrêt pour crimes de guerre, le ministère français rappelle que, Israël ne reconnaissant pas la CPI, ses dirigeants peuvent bénéficier d’immunités qui « devront être prises en considération si la CPI devait nous demander leur arrestation et remise ».

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Immunité ou impunité ?

Une position du gouvernement français qui a très vite fait réagir dans la classe politique. « N’est-ce pas plutôt une “impunité” ? », réagissait ironiquement sur X (27 novembre) Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise. Avant d’ajouter : « La France est signataire du statut de Rome : elle doit en appliquer les règles sans se cacher derrière des arguments juridiques qui ont déjà été largement démontés ».

Même position pour Marine Tondelier, cheffe de file des Ecologistes, sur X : « Ce communiqué de la diplomatie française est une honte (…) Sûrement était-ce le « deal » pour que la France soit citée dans le communiqué d’annonce officiel du cessez-le-feu au Liban publié conjointement par la France et les Etats-Unis hier (…) On emporte par le fond la justice internationale et le système multilatéral que l’on a patiemment construit pendant des décennies ». 

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Appel

« L’Etat d’Israël conteste la compétence de la CPI et la légitimité des mandats d’arrêt délivrés contre le Premier ministre et l’ex-ministre de la Défense », se défend le bureau de Benyamin Netanyahou via un communiqué (27 novembre).

Hier, la CPI a été notifiée par Israël de son intention de faire appel des mandats d’arrêt visant le Premier ministre Benyamin Netanyahou et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre.

En outre, Israël a également fait la demande, à la CPI, de la suspension de l’exécution de ces deux mandats d’arrêt.

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