Profs islamophobes: relaxe pour des étudiants de l’IEP de Grenoble
Il n’y aura pas de sanction disciplinaire contre des étudiants de l’IEP de Grenoble qui avaient accusé d’islamophobie deux de leurs professeurs en 2021.
L’institut s’était retrouvé au cœur d’une polémique, qui avait débuté par un échange de mails entre deux de ses enseignants fin 2020, au sujet d’un débat intitulé « racisme, antisémitisme et islamophobie ».
L’affaire s’était envenimée en mars 2021, quand des étudiants avaient placardé à l’entrée de l’IEP des affichettes accusant nommément deux professeurs d’islamophobie. Accusations relayées ensuite sur les réseaux sociaux par des syndicats étudiants, dont l’Unef.
Le gouvernement avait alors dénoncé la « mise en danger » des enseignants par ces étudiants et la ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal avait réclamé des « sanctions ».
Dans le cadre de la liberté d’expression
Des poursuites disciplinaires avaient été engagées à l’encontre de 17 étudiants. Mais la section disciplinaire de l’Université de Clermont-Ferrand, où l’affaire avait été dépaysée, les avait relaxés en novembre 2021.
Le recteur de la région académique Auvergne-Rhône-Alpes avait ensuite saisi le tribunal administratif pour contester cette relaxe, mais cette juridiction vient de rejeter sa requête.
Dans son jugement, en date du 21 novembre dernier, le tribunal estime qu’« au regard du ton et des termes utilisés, ces messages n’ont pas dépassé les limites de liberté d’expression des usagers à l’égard du fonctionnement de ce service public ».
Il relève que ces accusations « n’ont pas été de nature à porter atteinte à l’ordre, au bon fonctionnement ou à la réputation de l’Institut d’études politiques Sciences Po Grenoble ».