Leçon de choses. Plongée dans la rhétorique sioniste
Beaucoup d’adultes se rappelleront avec délectation de ce cours qui a bercé notre enfance d’écoliers. Un cours axé sur la réalité du monde et dont le point de départ reposerait sur les observations du quotidien (un objet, un animal…). L’élève en comprenait petit à petit tous les rouages et, au final, retenait bien la leçon.
La « leçon de choses », telle qu’on la nommait dans les écoles au milieu du XIXe siècle et jusqu’en 1969, est tout le contraire de la propagande israélienne qui considère tous les humains comme des incultes et qui méprise l’intelligence, foulant aux pieds la fameuse formule d’Émile Deyrolle, qui a conçu les fameuses « planches » qui figuraient le cours sur les murs des classes.
Son crédo « Un beau tableau vaut mieux qu’un long discours, pourvu qu’il soit rigoureusement exact » a été remplacé par la fameuse sentence du ministre de la propagande nazie, Goebbels, celle qui dit « Un mensonge répété dix mille fois devient vérité », à moins que Netanyahou se soit plutôt inspiré de Lénine qui affirmait sans rougir : « Plus le mensonge est gros, plus les gens y croiront. »
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Dernier gros mensonge relayé toute honte bue par les médias occidentaux, la farce de ces « pauvres Israéliens attaqués par de méchants antisémites marocains à Amsterdam », alors que même la police hollandaise, qui n’est pas particulièrement tendre avec les Arabes, s’est dite outrée par le narratif fourni par Tel Aviv, qui n’a pas hésité à parler de « pogrom » !
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Sur un autre sujet, le quotidien Le Monde qui essaie tant bien que mal de rester la tête hors de l’eau dans ce marécage de fake news à la sauce israélienne, a titré aujourd’hui, « Attaques aux bipeurs du Hezbollah : des risques juridiques pour Netanyahou ».
Malheureusement, le quotidien français a été obligé de reconnaître que, malgré la reconnaissance officielle des attaques commises contre le groupe chiite libanais, le Premier ministre israélien n’a rien à craindre de potentielles poursuites devant des juridictions nationales ou internationales.
Pourquoi ? Encore une fois, parce que le récit de Tel Aviv repose sur l’argument de « légitime défense » sans égard pour l’application stricte du droit international.
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Autre supercherie, l’invention par les « génies du verbe » qui peuplent la galaxie sioniste de la notion de « combattants non étatiques » (sous-entendu toutes ces personnes tuées par Tsahal), qui revient dans la plupart des discours pour justifier des frappes contre des civils ou des opérations visant des personnes vivant en territoire étranger.
Dans ce que l’on peut appeler « la sémantique des puissants », à l’ère de la post-vérité si chère à Donald Trump, on a d’ailleurs transformé « la résistance » en « terrorisme », ce qui fait des résistants palestiniens à la colonisation israélienne des « terroristes » dont la tête est mise à prix comme dans les vieux westerns spaghetti qui vantaient la puissance du cow-boy américain sur les barbares indiens.
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Je ne me rappelle pas qui avait dit « La vérité est la première victime de la guerre », mais le moins qu’on puisse dire, c’est que l’État hébreu manie à merveille les ressorts de la rhétorique et de la démagogie.