L’Assemblée nationale valide la création d’un groupe d’amitié France-Palestine
Le bureau de l’Assemblée nationale a validé, mercredi 20 novembre, la création d’un « groupe d’amitié » France-Palestine. Cette décision revêt une portée hautement symbolique, car la création de tels groupes requiert habituellement la reconnaissance d’un État et l’existence de relations diplomatiques entre celui-ci et la France.
Une première demande avait été formulée en mai dernier, mais elle n’avait pas abouti. En effet, selon des critères définis en 1981, ces « groupes d’amitié » nécessitent l’existence d’un Parlement dans l’État concerné, de relations diplomatiques établies avec la France et de l’appartenance de ce pays à l’ONU.
Cependant, depuis les élections législatives, la gauche est devenue majoritaire au sein du bureau de l’Assemblée, qui regroupe autour de la présidente Yaël Braun-Pivet les vice-présidents, questeurs et secrétaires de l’Assemblée.
Une continuité avec les travaux existants
Avant cette décision, l’Assemblée nationale comptait déjà un « groupe d’étude à vocation internationale » France-Palestine, présidé par Richard Ramos (MoDem). Celui-ci, comme une grande partie de la gauche, militait pour transformer ce groupe en un « groupe d’amitié », à l’image de celui existant pour Israël.
« On ne peut pas avancer de façon commune si l’on a une dissymétrie dans notre Assemblée nationale avec le groupe France-Israël », a plaidé Richard Ramos, tout en rappelant que le Sénat dispose déjà d’un groupe d’amitié France-Palestine.
Réactions politiques divergentes
La présidente du groupe LFI, Mathilde Panot, a salué cette décision sur X (anciennement Twitter), la qualifiant de « victoire lumineuse dans la nuit noire qui s’abat sur le peuple palestinien ». Elle a également appelé la France à reconnaître officiellement l’État de Palestine, estimant que « les Palestiniens ne doivent plus être exilés de leur propre terre ! ».
De son côté, Gabriel Attal, président du groupe Ensemble pour la République, a exprimé son opposition dans un courrier adressé à la présidente de l’Assemblée. Il a souligné que « la Palestine n’est pas membre de l’ONU », que le Parlement palestinien élu en 2006 ne s’est « pas réuni pendant onze années » avant sa dissolution en 2018, et que « la France ne reconnaît pas l’État de Palestine ».
Une avancée saluée par Sabrina Sebaihi
La députée des Hauts-de-Seine, Sabrina Sebaihi, s’est également félicitée de cette décision. Pour elle, « c’est un premier pas important vers la reconnaissance par la France de la Palestine en tant qu’État ». Cette déclaration reflète l’espoir de nombreux élus favorables à une reconnaissance officielle, vue comme un geste politique fort dans le contexte actuel.
La désignation du président de ce nouveau groupe d’amitié pourrait intervenir le 25 novembre. Richard Ramos pourrait être candidat, tout comme d’autres députés, notamment issus du NFP (Nouvelle Fraternité Palestinienne).