Migration : l’Etat entrave les actions de solidarité aux frontières

 Migration : l’Etat entrave les actions de solidarité aux frontières

Distribution alimentaire pour des migrants et réfugiés attendant en file lors de l’évacuation d’un camp de fortune près de la Porte de La Chapelle, à Paris. (Photo PHILIPPE LOPEZ / AFP / 2017)

Comment l’État multiplie les difficultés faites aux acteurs solidaires venant en aide aux personnes exilées aux frontières ? Un rapport pointe des entraves de l’État très préoccupantes.

 

Les acteurs de la solidarité ne sont pas aidés dans leur tâche de soutenir et d’accompagner les personnes exilées. Ils seraient même empêchés par les pouvoirs publics. C’est ce que conclut l’Observatoire des libertés associatives dans son « Enquête sur la répression de la solidarité avec les personnes exilées aux frontières », publiée hier (18 novembre).

« Au lieu de soutenir et de protéger les actions de solidarité envers les personnes exilées, les pouvoirs publics (…) prennent des mesures, toujours plus répressives, pour empêcher ces initiatives ou les décourager », explique le rapport. Des actions, des répressions qui impactent directement l’accès aux droits fondamentaux des personnes exilées.

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Entraves

L’enquête se focalise sur les entraves faites par les autorités aux frontières françaises avec l’Espagne, l’Italie ou encore le Royaume-Uni. D’ailleurs, ces dernières années, la ville de Calais, point de passage sur la route de la traversée de la Manche, a pris plusieurs décisions très controversées.

« À Calais, des arrêtés préfectoraux interdisant la distribution de nourriture par les solidaires dans certains endroits se sont succédé pendant plusieurs années (…) Le seul endroit proposant aux personnes de laver leurs vêtements a été fermé par un arrêté municipal », rappelle le rapport.

Outre les arrêtés préfectoraux, les associations de soutien aux migrants font également face à certains harcèlements policiers : contraventions injustifiées, contrôles d’identité répétitifs, poursuites judiciaires, autant d’actions destinées à décourager les initiatives citoyennes, selon l’Observatoire des libertés associatives.

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Les associations incriminées

L’enquête met également en avant une tendance qui prend de plus en plus d’ampleur : la mise en cause des associations par les représentants administratifs et politiques. Les associations, qui sont bien souvent les seules à aider et guider les personnes exilées, se voient accusées d’encourager leur installation, « de mettre ces personnes en danger » ou encore « d’être complices de passeurs et de trafiquants d’êtres humains ».

Pour l’Observatoire des libertés associatives, les actions des associations « servent souvent à pallier l’absence de réponse adaptée et efficace de l’État ». L’observatoire appelle les pouvoirs publics à mettre fin « aux entraves qui empêchent l’action quotidienne » des associations de solidarité.