Transition écologique : Benali plaide pour un financement équitable
Le langage de la vérité tenu à Bakou par la ministre de l’Énergie et du Développement durable est d’autant plus crédible que Leila Benali est elle-même une experte internationalement reconnue dans le domaine des énergies et de la finance.
La ministre de la Transition énergétique et du Développement durable du Maroc, qui intervenait lors d’une conférence intitulée « Accroître l’investissement dans les systèmes énergétiques propres dans les EMDE », a conditionné les résultats dans la lutte contre le changement climatique à l’accès effectif aux instruments financiers dans le cadre de stratégies de gestion des risques efficaces.
« Notre succès collectif dans la lutte contre le changement climatique dépend de la capacité à mettre à disposition des instruments financiers et des stratégies de gestion des risques nécessaires pour inspirer la confiance dans les projets d’énergies renouvelables », a expliqué Leila Benali, regrettant au passage que les subventions et les incitations soient « très limitées » aux frontières.
En évoquant l’expérience marocaine, la responsable a fait un exposé succinct sur les projets visant la réduction des coûts pour les nouvelles technologies et les nouveaux carburants (ammoniac, hydrogène, stockage en batterie, etc.), ainsi que la mise en place de projets « mieux structurés, bancables et économiquement viables, avec un bon retour sur capital investi ».
Lors de cette session organisée par l’Agence internationale des énergies renouvelables, le Breakthrough Agenda et le Conseil de la transition énergétique, la ministre a ainsi plaidé pour un véritable partage des responsabilités, considérant que le changement climatique est une question « transnationale ». Elle a appelé à lutter efficacement contre le réchauffement planétaire en stimulant les investissements publics-privés, tout en réduisant économiquement les coûts de l’énergie et des transports pour tous.
Leila Benali ne s’est pas trompée de sujet, car à Bakou, la plupart des représentants des pays présents à la COP29 étaient à la recherche d’argent pour financer la transition énergétique.
Les négociations sur le Fonds climat s’annonçaient par ailleurs difficiles, vu que l’objectif de 100 milliards de dollars par an pour soutenir les pays du Sud se révèle très insuffisant au moment où les températures mondiales battent cette année encore tous les records et où les catastrophes climatiques s’enchaînent.
D’autant plus que les pays riches, qui s’étaient engagés à débloquer une aide de 100 milliards de dollars par an entre 2020 et 2025, n’ont pas tenu leurs promesses dans les temps, ce qui a beaucoup influé sur les relations Nord-Sud.
D’où la nécessité de se mettre d’accord sur un nouveau montant d’aide aux pays en développement pour financer à la fois leur transition énergétique, éviter au maximum les émissions de gaz à effet de serre, s’adapter face au changement climatique et, enfin, financer les réparations dues à des catastrophes qui n’ont pu être évitées et qui nuisent d’abord aux communautés les plus vulnérables.