L’imam de Pessac sort de rétention et sera jugé en janvier
L’imam de Pessac dans le département de la Gironde va être remis en liberté dans la journée, au terme de la période légale de rétention administrative.
Abdourahmane Ridouane sera jugé en janvier pour apologie du terrorisme. Le tribunal l’a placé sous contrôle judiciaire d’ici là, avec interdiction de quitter le territoire français et obligation de pointer au commissariat de Pessac une fois par semaine.
Il a été placé en garde à vue le 30 octobre dernier, à la demande du parquet de Meaux. L’imam de nationalité nigérienne, considéré par les autorités comme « d’obédience salafiste », avait été interpellé chez lui, dans le cadre d’un arrêté ministériel d’expulsion.
Le ministère de l’Intérieur lui reproche la diffusion sur les réseaux sociaux « d’une idéologie hostile aux valeurs et institutions de la République française », notamment des « publications à teneur antisémite et haineuse à l’encontre d’Israël et des juifs ».
Le président nigérien de la mosquée de Pessac était déjà sous le coup d’une assignation à résidence durant la période des Jeux olympiques.
Vocabulaire guerrier
Le tribunal administratif de Paris puis le Conseil d’État ont rejeté les recours que l’imam de Pessac avait engagé contre son expulsion.
Dans sa décision, le juge des référés avait notamment relevé des publications sur les réseaux sociaux « qui mobilisent de manière ambiguë un vocabulaire guerrier et des références à la résistance de martyrs » susceptibles « d’attiser les tensions traversant la société française ».
Le tribunal a rappelé « le caractère très particulier du contexte géopolitique actuel marqué par les tensions au Proche-Orient, l’existence d’une menace terroriste durant les Jeux olympiques et paralympiques, et la recrudescence, sur le territoire national, d’actes haineux visant les communautés juive et musulmane. »
Fermeture de la mosquée
En 2022, des publications sur les réseaux sociaux avaient déjà conduit à une fermeture administrative de la mosquée de Pessac. Une décision qui avait été finalement annulée par le tribunal administratif de Bordeaux puis le Conseil d’État.
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