Migration au Royaume-Uni : budget doublé pour la lutte contre les passeurs
Le Royaume-Uni va doubler son budget pour renforcer la sécurité aux frontières et combattre les passeurs. L’objectif : juguler les arrivées illégales de migrants par la Manche.
« J’ai été élu pour assurer la sécurité du peuple britannique, et des frontières solides en font partie. Il n’y a rien de progressiste à fermer les yeux sur la mort d’hommes, de femmes et d’enfants dans la Manche. C’est un commerce ignoble qui doit être éradiqué », déclarait hier (5 novembre) le Premier ministre britannique Keir Starmer sur X.
Ce dernier annonçait que le Royaume-Uni allait doubler l’enveloppe consacrée à la lutte contre les réseaux de passeurs de migrants. Concrètement, le budget alloué à la sécurité aux frontières passe de 75 à 150 millions de livres, soit environ 178 millions d’euros.
Projet Rwanda abandonné
C’était une promesse de campagne des travaillistes. Avant leur arrivée au pouvoir, les travaillistes avaient expliqué qu’ils abandonneraient la politique d’expulsion des migrants vers le Rwanda, qu’ils jugeaient coûteuse et inefficace. Le parti au pouvoir fait de l’immigration une question prioritaire.
Les chiffres des traversées de la Manche par les migrants atteignent déjà des records. Depuis janvier, ce sont 31 094 migrants qui ont rejoint illégalement le Royaume-Uni en traversant la Manche, un chiffre qui dépasse déjà celui de toute l’année 2023.
En outre, lors de cette année 2024, au moins 60 personnes ont péri en tentant de rallier le Royaume-Uni via la Manche, ce qui en fait l’année la plus meurtrière depuis 2018 et l’apparition de ce phénomène des traversées.
Le passeur, coupable idéal
Début septembre, au large de Boulogne-sur-Mer, le naufrage d’une embarcation clandestine faisait douze morts.
Dans un communiqué, la ministre de l’Intérieur britannique, Yvette Cooper, déclarait alors que « le travail de démantèlement de ces gangs de contrebandiers dangereux et criminels et de renforcement de la sécurité des frontières est vital et doit avancer rapidement ».
Le procureur de la République de Boulogne-sur-Mer, Guirec Le Bras, avait annoncé l’ouverture d’une enquête pour « aide d’étrangers en situation irrégulière », « association de malfaiteurs en bande organisée » et « homicide involontaire aggravé ».
Le ministre de l’Intérieur français, qui était alors Gérald Darmanin, n’a pas manqué de désigner les passeurs comme étant également responsables de ces tragédies, sans remettre en cause la politique migratoire globale conduite depuis de nombreuses années.