Paris : un policier jugé en correctionnel pour violences

 Paris : un policier jugé en correctionnel pour violences

Le journaliste Valentin Gendrot travaillant sous couverture en tant que policier, le 3 septembre 2020. Un policier dont les violences ont été rapportées par Valentin Gendrot dans un livre d’infiltration a été jugé par le tribunal correctionnel de Paris, le 4 novembre 2024. Handout / Editions Goutte d’Or / AFP

Les juges d’instruction ont ordonné le renvoi en procès de ce policier du 19e arrondissement parisien pour violences volontaires. Il risque trois ans de prison.

 

Les faits ont été relatés par Valentin Gendrot dans son livre Flic, paru aux éditions Goutte d’Or. Le journaliste y raconte son infiltration en tant qu’adjoint de sécurité au commissariat du XIXe arrondissement de Paris en 2019. Il y décrit des « tabassages », des insultes racistes et homophobes, mais aussi le manque de moyens, les suicides et le mal-être des troupes.

Sur la base des éléments de ce livre, ainsi que des signalements de la préfecture de police et de la députée LFI Danièle Obono, une enquête avait été ouverte et confiée à des juges d’instruction en mai 2021.

 

Petites claques et patate

Les juges ont ordonné le renvoi en procès d’un policier de ce commissariat pour violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique sans ITT, une infraction passible de trois ans d’emprisonnement. Il sera jugé par le tribunal correctionnel pour des violences sur deux mineurs.

Dans leur ordonnance, les deux juges expliquent que « l’enquête n’a pas permis de corroborer spécifiquement la description des violences faites par Valentin Gendrot, notamment faute d’identification des personnes ayant pu faire l’objet des mauvais traitements dénoncés », à l’exception de violences sur deux frères en avril 2019, qui seront au cœur du procès à venir.

Le plus jeune des deux, qui aurait reçu des « petites claques », n’a pas répondu aux enquêteurs. Le grand a, lui, indiqué avoir reçu « une patate » au visage dans un véhicule de police, puis une « claque forte » au commissariat. Dans un enregistrement clandestin fait par Valentin Gendrot à l’époque, le policier incriminé parlait lui aussi d’une « patate ».

Après l’interpellation, le gardien de la paix a déposé une plainte pour outrage et menaces aggravées. Le plus grand des deux frères a, lui aussi, déposé plainte pour violences.

 

Autres accusations de violences

Une enquête administrative interne à la police a débouché sur trois jours d’exclusion avec sursis pour le gardien de la paix, et des blâmes pour trois autres agents. Les fonctionnaires de ce commissariat ont, par ailleurs, fait l’objet d’autres accusations de violences.

 

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