Palestine : l’UNRWA visée par une interdiction de ses activités en Israël

 Palestine : l’UNRWA visée par une interdiction de ses activités en Israël

Un employé de l’UNRWA et des Palestiniens déplacés vérifient les dégâts à l’intérieur d’une école de l’ONU transformée en refuge dans le camp de réfugiés d’Al-Shati, près de Gaza, après une frappe israélienne signalée le 19 octobre 2024. Omar AL-QATTAA / AFP

Le parlement israélien a adopté, lundi soir, une loi visant à interdire à l’UNRWA toute activité en Israël. Inadmissible pour les ONG internationales et notamment Amnesty international.

« Inadmissible », « une attaque directe contre les droits des réfugiés palestiniens », la secrétaire générale d’Amnesty international Agnès Callamard ne mâchait pas ses mots concernant la loi votée par la Knesset (parlement israélien), lundi soir (28 octobre).

Cette loi, visant directement l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), ne passe pas du tout du côté d’Amnesty. « Elle est clairement conçue pour empêcher l’UNRWA de travailler en territoire palestinien occupé en l’obligeant à fermer son siège à Jérusalem-Est (…) Il s’agit d’une criminalisation de l’aide humanitaire », fustige la secrétaire générale.

Aide humanitaire en danger

« Le vote du Parlement israélien (Knesset) contre l’UNRWA (…) s’oppose à la Charte des Nations Unies et viole les obligations de l’État d’Israël en vertu du droit international », pointait, lundi soir sur X, Philippe Lazzarini, commissaire général de l’agence onusienne d’aide aux réfugiés palestiniens.

Celui-ci fait allusion à l’arrêt de la Cour internationale de justice ordonnant à Israël de garantir l’acheminement d’une aide humanitaire suffisante et un accès simplifié aux services de première nécessité.

Le commissaire général dénonce également une campagne de discrédit de l’UNRWA, ayant vocation à délégitimer son rôle dans l’apport d’une aide humanitaire, d’éducation et de logements, indispensables à la population palestinienne.

Abrogation

L’UNRWA avait déjà été sanctionné, en janvier dernier, d’une suspension de financement venant de plus d’une douzaine d’États. Plusieurs membres de l’agence de l’ONU étaient alors accusés d’avoir été impliqués dans les attaques du 7 octobre 2023 menées par le Hamas. Neuf employés avaient été immédiatement licenciés.

La quasi-totalité des Etats (hormis les Etats-Unis) ont ensuite, de nouveau, soutenu financièrement l’UNRWA. Amnesty international exhorte la communauté internationale à réagir : « la communauté internationale doit de toute urgence condamner cette loi avec la plus grande fermeté et exercer toute son influence sur le gouvernement israélien pour qu’il l’abroge ».