Éducation : une suppression de 4 000 postes qui ne passe pas

 Éducation : une suppression de 4 000 postes qui ne passe pas

La ministre française de l’Education Anne Genetet, le 17 octobre 2024. (Photo de PASCAL LACHENAUD / AFP)

Les organisations syndicales de l’éducation ont exigé, hier (21 octobre), l’annulation des 4 000 suppressions de postes prévues, mais également une revalorisation salariale.

 

Mercredi dernier (16 octobre), le cabinet de la ministre de l’Éducation Anne Genetet recevait les organisations de l’éducation. Hier, l’intersyndicale, regroupant notamment la FSU, l’UNSA ou encore SUD Éducation, a affiché son mécontentement suite à la rencontre et a de nouveau fustigé la suppression de 4 000 postes d’enseignants prévue pour la rentrée prochaine.

« La suppression de 4 000 postes d’enseignants à la prochaine rentrée (…) va conduire à des suppressions de postes, des fermetures de classes, d’écoles, une diminution de l’offre de formation », craignent les syndicats.

De plus, ils déplorent que « dix semaines après la rentrée, des élèves n’ont encore pas eu certains cours, n’ont pas d’AESH ou n’ont pas de remplaçants ».

 

L’argument démographique

Dans son intervention à l’Assemblée nationale (16 octobre), Anne Genetet, ministre de l’Éducation nationale, justifiait la décision de supprimer 4 000 postes d’enseignants en avançant un argument démographique : « À cette rentrée scolaire, nous avons 80 000 élèves de moins, en septembre 2025 nous en aurons 100 000 de moins (…) Ces chiffres nous ont permis d’avoir un nombre moyen par classe qui n’a jamais été aussi bas, avec un peu moins de 22 élèves par classe ».

Le lendemain (17 octobre), sur X, Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, réfutait cet argument : « Depuis 2018, il y a eu 7 441 élèves en plus et 8 865 postes supprimés dans le 2nd degré (…) Si la démographie était un critère, comme le dit la ministre, il aurait fallu créer des emplois (…) Ce sont donc des choix politiques ».

 

Moyens humains et financiers

« Nous exigeons l’annulation des plus de 4 000 suppressions de postes et la création de tous les postes nécessaires », réaffirme l’intersyndicale. Cette dernière plaide également pour une loi de programmation pluriannuelle de revalorisation salariale et de recrutements.

En outre, l’intersyndicale exige l’abandon des mesures du « Choc des savoirs », qui ne seraient pas complètement appliquées en cette rentrée, « notamment sur les groupes de niveaux grâce à la mobilisation des personnels ».

Les syndicats brandissent toujours la menace d’un mouvement de grève en cas d’absence de réponse du gouvernement.

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Charly Célinain