Vernissage à l’IMA de l’exposition « Rétrospective Mehdi Qotbi »

 Vernissage à l’IMA de l’exposition « Rétrospective Mehdi Qotbi »

L’exposition réunit une centaine d’œuvres de Qotbi réalisées depuis les années 1960

Paris – Le vernissage de l’exposition « Rétrospective Mehdi Qotbi » a eu lieu mardi 15 octobre, à l’Institut du Monde arabe à Paris. L’exposition se poursuivra jusqu’au 5 janvier 2025.

 

L’Institut du monde arabe consacre une rétrospective à l’artiste franco-marocain Mehdi Qotbi. « Tisseur d’écriture », il puise son identité dans sa culture et son patrimoine : motifs des zelliges et des tapis de son enfance ; beauté et mysticisme de la calligraphie arabe dans un style  à la fois moderne et abstrait.

Si sa peinture s’inscrit dans la riche tradition de la hurufiyya, (arts visuels inspirés de la calligraphie arabe), Qotbi croise la langue des poètes en renouvelant le genre : leurs plumes et son pinceau s’enchevêtrent sous le signe de l’amitié. Dans ses livres illustrés, nombreux sont les écrivains qui ajoutent leurs mots à son foisonnement de « signes », autant de partitions à quatre mains signées par Yves Bonnefoy, Michel Butor, Aimé Césaire, Andrée Chédid, Jacques Derrida, Édouard Glissant, Léopold Sédar Senghor, Octavio Paz, Nathalie Sarraute… Qotbi imagine ainsi un processus de mise en relation et d’interconnexion dans un monde des imaginaires et des cultures, non hiérarchisé.

« Son art distinct s’offre plutôt comme une “désécriture”, selon ses mots, tout à fait personnelle. Sur ses toiles, une graphie étourdissante, virevoltante, musicale ou compulsive, tout en pleins et en déliés, ondule à l’infini en vibrations incantatoires ».

Né en 1951 à Rabat, Qotbi grandit dans un milieu modeste. Il se découvre une passion pour le dessin en décorant un mur de son lycée à Kénitra. Il décide de suivre sa vocation en 1967 aux Beaux-Arts de Rabat. Une rencontre déterminante avec le grand peintre Jillali Gharbaoui (1929-1971), considéré comme le premier artiste abstrait du Maroc, renforce sa conviction.

L’art et les musées servent à connecter les humains et les pays

En 1969, il part en France pour obtenir le diplôme des Beaux-Arts – section peinture – à Toulouse en 1972. Il poursuit sa formation à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris. De 1973 à 2007, il enseigne les arts plastiques en France et au Maroc. Parallèlement, Qotbi ne cessera jamais sa carrière d’artiste, exposé et collectionné dans des musées à travers le monde.

Depuis 2011, il préside la Fondation Nationale des Musées du Maroc : nommé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, il a pour mission de créer et développer des centres d’art et de musées, accessibles à tous sur l’ensemble du Maroc. Pour Qotbi, l’art et les musées servent plus que jamais à connecter les humains et les pays.

« Cette rétrospective nous offre l’occasion de plonger dans plus de cinquante ans de création, un demi-siècle de travail, de l’artiste Mehdi Qotbi, et de comprendre toute la richesse de son parcours, où il a toujours su relier deux cultures, marocaine et française », a indiqué, dans une déclaration à l’agence MAP, la directrice du musée et des expositions de l’IMA, et commissaire de l’exposition, Nathalie Bondil.

L’exposition, dont le lancement à l’IMA s’est fait en présence de l’artiste et de plusieurs personnalités, réunit une centaine d’œuvres réalisées depuis les années 1960, peintures, œuvres graphiques, tapisseries et céramiques. L’exposition est à découvrir à l’IMA, jusqu’au 5 janvier 2025.

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Mishka Gharbi