Budget 2025 : les syndicats de l’éducation brandissent la menace d’une grève

 Budget 2025 : les syndicats de l’éducation brandissent la menace d’une grève

Le ministre du Budget Laurent Saint-Martin (à droite) aux côtés du ministre de l’Économie Antoine Armand, lors d’un point de presse sur le budget 2025, le 10 octobre 2024 à Paris. (Photo Ludovic MARIN / AFP)

Le monde de l’Education nationale est en ébullition. Après l’annonce de la suppression de 4 000 postes d’enseignants, les syndicats déposent une « alerte sociale », préalable à une éventuelle grève.

« Une ligne rouge est franchie : au moment où l’école publique va mal, la seule réponse du gouvernement est de fermer des postes et donc de maintenir l’illusion qu’on peut faire mieux avec moins », s’indignent les organisations syndicales dans un courrier adressé, hier (14 octobre), à la ministre de l’Education nationale Anne Genetet.

L’annonce de la suppression d’environ 4 000 postes d’enseignants, dans le budget du projet de loi de finances du gouvernement, ne passe pas auprès des syndicats.

Sur X, Guislaine David, la secrétaire générale de la FSU-Snuipp, premier syndicat en maternelle et élémentaire, prévient : « L’intersyndicale Éduc dépose une alerte sociale sur le budget, le ministère a 72h pour recevoir les organisations syndicales ».

Evolution démographique

4 000 postes d’enseignants en moins par rapport à 2024. Les suppressions se concentreraient principalement en maternelle et en élémentaire selon le ministère de l’Education nationale.

Le premier degré public perdrait 3 155 postes, tandis que le premier degré privé en perdrait quant à lui 660.

Rue de Grenelle, l’explication est limpide. Les suppressions de postes sont justifiées par la baisse de la démographie scolaire prévue : « la baisse du nombre d’élèves qui devrait s’accélérer avec 97 000 élèves en moins à la rentrée 2025 ».

Avec un budget de 63 milliards d’euros pour 2025, environ le même que pour 2024, « l’école restera le premier budget de la nation », réaffirme le ministère.

Front commun

« La gravité du moment et des mesures envisagées contre le service public d’éducation, ses personnels et ses élèves nous conduisent à réagir dans un cadre intersyndical inédit depuis la mise en place de cette procédure, en 2008 », indique l’intersyndicale dans son courrier.

La FSU, l’Unsa, FO, la CFDT Education, la CGT Educ’action, le Snalc et SUD Education font front commun et demandent à être reçus d’ici jeudi (16 octobre) afin d’engager une « négociation préalable ».

En cas de refus, les syndicats brandissent la menace d’un « préavis de grève national unitaire à compter du lundi 4 novembre et jusqu’au 31 mars ».

 

Charly Célinain