Tariq Ramadan sera jugé pour viols sur trois femmes

 Tariq Ramadan sera jugé pour viols sur trois femmes

Tariq Ramadan devant le palais de justice de Genève le 27 mai 2024, avant son procès en appel pour des accusations de viol et de contrainte sexuelle. (Photo de Fabrice COFFRINI / AFP)

La Cour de cassation a rejeté ses pourvois et définitivement acté son renvoi devant la cour criminelle départementale de Paris pour des viols sur trois femmes.

 

La plus haute juridiction judiciaire française n’a pas admis les ultimes recours de l’islamologue suisse. Il avait déposé un pourvoi alors que la cour d’appel de Paris avait ordonné son procès pour un viol aggravé sur une femme et deux viols sur deux autres.

La Cour de cassation a donc décidé qu’il y avait des charges suffisantes pour renvoyer Tariq Ramadan devant la cour criminelle départementale.

 

Viol sur personne vulnérable

Dans ce dossier emblématique de l’ère #MeToo, les plaignantes ont décrit des rendez-vous dans des hôtels avec des relations sexuelles particulièrement brutales.

Selon l’ordonnance, certaines ont relaté « la main qui tient et force la tête, le bras qui empêche de bouger ou de se retourner, le poids du corps, le regard de fou, les paroles de domination et de soumission, les ordres, les gestes, cette attitude pour imposer les pénétrations ».

L’affaire Ramadan a été déclenchée fin 2017 par les plaintes de deux femmes qui dénonçaient respectivement un viol en 2012 à Paris et en 2009 à Lyon. Tariq Ramadan a alors été mis en examen pour « viol » et « viol sur personne vulnérable » en 2018.

En 2020, cette mise en cause a été élargie à deux autres femmes qu’il est suspecté d’avoir agressées en 2015 et 2016 à Paris. Puis, fin 2020, une cinquième femme avait rejoint le rang des plaignantes en l’accusant de neuf viols commis en 2013 et 2014.

En Suisse, fin août, le prédicateur a été condamné à trois ans de prison, dont un ferme, pour viol et contrainte sexuelle en 2008. Ses avocats ont saisi le Tribunal fédéral suisse, la cour suprême de la Confédération.

 

Chloé Juhel