Sciences Po veut « mieux former » sur le conflit israélo-palestinien
Sciences Po annonce des mesures pour éviter le retour d’une « année compliquée », alors qu’elle s’apprête à nommer son nouveau directeur.
La prestigieuse école est sans directeur depuis la démission en mars de Mathias Vicherat, renvoyé devant la justice dans un dossier de violences conjugales. La nomination d’un nouveau directeur est attendue le 20 septembre.
L’éviction de Mathias Vicherat est intervenue dans un contexte de polémiques liées aux mobilisations d’étudiants propalestiniens.
Le 12 mars dernier, l’occupation d’un amphithéâtre par des étudiants, qui avait donné lieu à des accusations d’antisémitisme, avait attisé les controverses.
Le Premier ministre de l’époque, Gabriel Attal, lui-même ancien étudiant de l’établissement, s’était rendu sur place.
Exclusions en série
Plusieurs mobilisations d’étudiants propalestiniens s’étaient ensuite déroulées au printemps. Des mobilisations suivies à chaque fois d’interventions de la police.
Fin mai, la direction avait décidé de renvoyer huit étudiants devant la section disciplinaire, après l’occupation d’un amphithéâtre.
25 autres étudiants des campus de Paris, Reims et Menton ont également été exclus, après avoir bloqué la tenue des examens.
Nouveaux modules
Dans ce contexte, Sciences Po a présenté plusieurs mesures. Dès septembre, un cours sur la liberté d’expression va être donné aux élèves de première et deuxième années.
« C’est notre rôle d’université de mieux former et informer nos étudiants sur un conflit pour lequel ils manifestent beaucoup d’intérêt, mais pour lequel ils n’ont pas forcément aujourd’hui tous les éléments », a déclaré l’administrateur provisoire de l’établissement, Jean Bassères.
Il s’agit d’un enseignement avec douze cours magistraux qui vont être donnés sur le conflit au Moyen-Orient et au Proche-Orient.
Par ailleurs, l’école va renforcer ses dispositifs de lutte contre les discriminations, l’antisémitisme et le racisme avec un module obligatoire pour sensibiliser les étudiants à ces questions.