Prison/Tarbes : requête en appel, notamment pour violences contre les détenus
Plusieurs associations insistent et font appel pour stopper les admissions à la maison d’arrêt de Tarbes, où la surpopulation et des violences contre les détenus ont été constatées.
Suite au rapport accablant de la Contrôleuse générale des lieux de privation de libertés (CGLPL), Dominique Simonnot, quatre associations, dont l’Association des avocats pour la défense des droits des détenus (A3D), ont saisi le juge des référés du tribunal administratif de Pau.
Dans son ordonnance du 18 juillet, ce dernier rejetait « la quasi-totalité » des demandes formulées pour mettre fin aux conditions de détention indignes de la maison d’arrêt de Tarbes.
Selon l’observatoire international des prisons (OIP), la visite, il y a quelques jours, de la députée LFI Sylvie Ferrer dans ce lieu de détention, a confirmé toutes les constatations de la CGLPL.
Le juge des référés du Conseil d’Etat examinera aujourd’hui (28 août) la requête d’appel des associations, en présence de Sylvie Ferrer et de la CGLPL.
Surpopulation et violence
Parmi les demandes des associations figurait la suspension provisoire des admissions à la maison d’arrêt de Tarbes, afin de « remédier à la situation de surpopulation carcérale qui frappe l’établissement », selon l’OIP.
L’observatoire précise que « cette mesure apparaît comme la seule à même de sauvegarder le droit fondamental de toute personne à ne pas subir de traitements inhumains ou dégradants ».
Autant de dysfonctionnements constatés par les contrôleurs de la CGLPL lors d’une visite inopinée du 4 au 13 mars dernier. Ceux-ci ont relevé qu’un détenu sur six était contraint de dormir sur un matelas au sol, des cellules vétustes, mais surtout des « allégations nombreuses et concordantes de violences physiques et psychologiques commises par une équipe de surveillants ».
La cellule 130
Dans ses recommandations du 13 juin dernier, la CGLPL révélait une partie de la teneur des témoignages recueillis par les contrôleurs. Ils se sont entretenus avec plus de 50 détenus, soit 40% de la population pénale, et avec des professionnels.
Il en est ressorti qu’une « équipe de surveillants identifiés par des surnoms connus » commettait des brutalités, menaces et injures, entre autres.
« Une cellule en particulier a été identifiée par de nombreux témoins comme le lieu privilégié de déploiement des violences : la cellule 130 », expliquait la CGLPL. Des faits de violence confirmés grâce aux images de télésurveillance.
Les contrôleurs précisaient tout de même que ces violences étaient le fait d’une minorité de surveillants. La cellule 130 est aujourd’hui fermée.