Tunisie. Présidentielle : Arrestation de l’ex candidat Safi Saïd
L’ancien candidat à la présidentielle Safi Saïd, fraîchement débouté de sa candidature par l’Instance en charge des élections, a été arrêté dans la soirée du mardi 20 août en Algérie, dans une région frontalière où il serait arrivé clandestinement. Une information désormais confirmée par le Parquet tunisien.
Fin juin, le candidat souverainiste présentait son programme sur fond orné d’un aigle, logo de son parti
Safi Saïd a en effet été arrêté dans la région d’El Fedj, reliée par une route menant vers la frontière tunisienne au poste de et Mrayej côté algérien, et Kalâat Senan, côté tunisien, au nord-ouest de la Tunisie, située à quelques encablures de la frontière tuniso-algérienne, rattachée administrativement au gouvernorat du Kef.
Mais c’est le porte-parole du tribunal de première instance Kasserine, Riadh Nouioui, qui a confirmé aux médias nationaux mardi soir la mise en détention du candidat, écrivain et ancien journaliste, ainsi que de son accompagnateur. Les autorités ont aussitôt autorisé leur incarcération.
L’Algérie intraitable dans sa collaboration judiciaire
Il s’agit de la deuxième arrestation « high profile » en l’espace de moins de deux mois d’un opposant tunisien en Algérie. Le 4 juillet dernier, l’avocat, ex député (bloc al Karama, islam politique radical) et également ancien candidat à la présidentielle de 2019, Seifeddine Makhlouf, avait subi le même sort. Interdit de voyage sur décision judiciaire en Tunisie, il aurait traversé clandestinement la frontière avant de se rendre à l’aéroport de Annaba.
Avant que les liens ne se resserrent davantage entre les deux pouvoirs algérien et tunisien, les frères Karoui avaient en revanche pu fuir la Tunisie. Le 29 août 2021, Nabil Karoui, ex candidat à la présidentielle, avait pourtant été arrêté en Algérie avec son frère, le député Ghazi Karoui. Le 31 août, la Tunisie émettait un mandat d’arrêt à son encontre. Le 26 septembre de la même année, il est transféré avec son frère vers la prison d’El-Harrach à Alger. Mais les deux sont libérés dès octobre et se dirigent en Espagne puis en France où ils sont actuellement exilés.
L’information sur la capture de Safi Saïd, a été ébruitée mardi après-midi sur les réseaux sociaux tunisiens. Le dossier de candidature de ce journaliste de carrière avait été rejeté le 9 août courant par l’instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) pour non-conformité de certains parrainages ainsi que la non présentation d’une attestation en règle de son casier judiciaire. Décision confirmée par le tribunal administratif après le recours qu’il a intenté en vain.
Le sulfureux chroniqueur, connu pour ses orientations nationalistes panarabistes, a fait l’objet de plusieurs condamnations par contumace. Connu pour son verbe arabophone charismatique, il ne cache pas de ses liens passés avec le régime libyen, ainsi que le Liban et d’autres pays du Proche-Orient.
Safi Saïd, fondateur du parti « La ruche des abeilles », avait été condamné en première instance, à quatre mois de prison ferme par contumace, pour « faux et usage de faux » et escroquerie.
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