Combien de rues aux noms des combattants d’Afrique ?
Il y a 5 ans, Emmanuel Macron incitait les maires à baptiser des rues du nom de soldats combattants venus des colonies pour libérer la France. Aujourd’hui, le bilan est faible.
Cinq ans après le 75e anniversaire du débarquement en Provence, difficile d’avoir des données chiffrées. « Ils ont fait l’honneur et la grandeur de la France. Mais qui se souvient aujourd’hui de leur nom, de leur visage? », avait lancé le président de la République lors d’une cérémonie dans le Var, en 2019. En 1944, sur les 250 000 soldats de l’armée française libre, la plupart venaient d’Afrique du Nord et subsaharienne. Il y a 5 ans, le ministère des Armées avait signé une « convention de soutien » avec l’Association des maires de France. L’Office national des combattants et victimes de guerre avait alors proposé dans un livret « à l’usage des maires de France », avec 100 fiches biographiques de combattants d’Afrique à titre d’exemples.
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Aucune école en France
Aujourd’hui, selon l’AFP, seuls neuf des 100 combattants cités ont des voies à leur nom, dont au moins quatre avaient été honorés avant 2019. Et dans l’Education nationale, le bilan est nul. L’annuaire du ministère ne liste aucun établissement scolaire portant un des 100 noms.
Ecole Ahmed-Litim et Boulevard de la 1ere armée
Certaines municipalités ont en revanche choisi d’honorer des combattants directement liés à leur commune. En 2022, Marseille a ainsi rebaptisé une « école Bugeaud », maréchal de France, artisan d’une sanglante répression pendant la conquête de l’Algérie, en « école Ahmed-Litim », tirailleur algérien tué le 25 août 1944 sur les pentes de la basilique Notre-Dame de la Garde lors de la libération de la ville. On trouve également une « place des Libérateurs africains » à Bandol (Var), inaugurée en janvier 2020 par Geneviève Darrieussecq, alors secrétaire d’Etat aux combattants. Toujours dans le Var, la commune du Beausset a un « boulevard de la 1ere armée » libre française, un rond-point « des 2e et 3e Régiment des Spahis Algériens » et un autre « des anciens combattants d’Afrique du Nord ».