JO de Paris : des associations dénoncent la hausse des expulsions des plus précaires
A moins de deux mois du début des JO de Paris (26 juillet-11 août), les associations dénoncent une accélération des expulsions des personnes les plus précaires de l’Ile-de-France.
Selon les chiffres de l’Observatoire des expulsions des lieux de vie, entre le 1er mai 2023 et le 30 avril 2024, ce ne serait pas moins de 12 545 personnes en situation de précarité qui auraient été expulsées en Île-de-France. Cela représenterait une augmentation de 38,5% par rapport à la période 2021-2022.
Aujourd’hui (3 juin), le collectif Le Revers de la médaille publie un rapport sur les expulsions des plus précaires de la région parisienne ces 18 derniers mois. Pour le collectif, qui regroupe 80 associations, la tenue des Jeux Olympiques et Paralympiques contribue clairement à l’intensification des « expulsions de campements de rue de personnes exilées ».
Action de visibilisation
Hier soir (2 juin), devant l’Hôtel de Ville de Paris, Le Revers de la médaille lançait une action de visibilation des personnes exclues des JO, complétée par une campagne d’affichage dans tout Paris.
Déjà, en mars dernier, après la multiplication des expulsions des campements de personnes migrantes, le collectif dénonçait une forme de « nettoyage social » en accrochant des phrases chocs sur une dizaine de statues parisiennes. Par exemple : « Paris 2024 ouvre les frontières pour les riches, le nettoyage social les ferme pour les pauvres ».
Interrogé par le HuffPost, le coordinateur du collectif, Antoine de Clerck regrettait alors : « Pour nous, le nettoyage social, c’est toutes les opérations d’évacuation des sans-abris qui ont lieu en ce moment (…) Ces évacuations se font parfois sans aucune solution de relogement et d’hébergement ».
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Solutions
« La région Île-de-France a été vidée d’une partie des personnes que les pouvoirs publics considèrent indésirables », s’indigne le Revers de la médaille. Dans son rapport, le collectif réclame « véritable plan pour la prise en charge des personnes en situation de précarité avant et pendant la durée des Jeux ». Pour celui-ci, les associations qui interviennent sur le terrain auprès des personnes précaires soient concertées.
En outre, le collectif déplore une quasi-absence de diagnostic social avant ces expulsions qui conduisent, souvent, à une remise à la rue. Le rapport plaide enfin pour la « création nette de 20 000 places d’hébergement sur l’ensemble du territoire national, dont au moins 7 000 en Île-de-France ».