Les zones humides de Méditerranée et leurs oiseaux menacés par le réchauffement climatique

 Les zones humides de Méditerranée et leurs oiseaux menacés par le réchauffement climatique

La lagune de Ghar el Melh en Tunisie est l’une des nombreuses zones humides de Méditerranée menacées par le réchauffement climatique

Plus d’un tiers des zones humides du bassin méditerranéen sont menacées par la montée des eaux due au réchauffement climatique, mettant en péril des habitats essentiels pour les oiseaux côtiers, selon une étude scientifique publiée vendredi.

Les zones humides côtières sont parmi les plus vulnérables face au changement climatique. Des études antérieures ont déjà montré que plus de la moitié de ces zones dans le monde pourraient disparaître sous les eaux d’ici 2100. Cette nouvelle recherche, publiée dans la revue *Conservation Biology*, a modélisé les futurs risques de submersion en fonction des différents scénarios climatiques du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) sur 938 sites côtiers méditerranéens.

Les enquêteurs ont examiné 938 sites connus pour héberger plus d’une centaine d’espèces d’oiseaux d’eau, comme le flamant rose (Phoenicopterus roseus), et localisés à moins de trente kilomètres du littoral dans huit pays (de la France à la Croatie en passant par le Maghreb).

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L’étude révèle que 34,4% de ces sites, soit 320 zones humides côtières, sont menacées de disparition d’ici à 2100 en raison de la montée du niveau de la mer, même dans les scénarios les plus optimistes (+1,8 °C de réchauffement). Dans les scénarios les plus pessimistes (jusqu’à +4,4 °C), ce chiffre pourrait atteindre 495 sites, représentant plus de la moitié des zones humides. 12 à 54 zones humides (y compris des sites sans aucune connexion marine) seront ainsi complètement inondées, en particulier en Tunisie et en Libye.

 

Risque de submersion de la Camargue

Le parc naturel régional de Camargue, la plus grande zone humide française, pourrait voir une surface équivalente à quatre fois la superficie de Paris submergée, selon un communiqué du Muséum national d’histoire naturelle, qui a contribué à l’étude avec l’Institut de recherche pour la conservation des zones humides méditerranéennes de la Tour du Valat.

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Les sites menacés comprennent entre 54,1% et 60,7% de zones d’importance internationale pour les oiseaux d’eau, tels que les flamants roses, les avocettes élégantes ou les canards chipeaux, particulièrement pendant leurs périodes de nidification ou d’hivernage. Ces oiseaux, qui n’ont pas d’habitats alternatifs, pourraient voir leurs populations et écosystèmes associés gravement affectés.

 

Des mesures urgentes nécessaires

Les auteurs de l’étude soulignent que ces chiffres sont probablement sous-estimés, car de nombreuses zones côtières, notamment en Espagne, n’ont pas été incluses, et d’autres menaces (érosion côtière, salinisation, surtourisme) n’ont pas été prises en compte.

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Ils recommandent la mise en place urgente de mesures d’adaptation, telles que la construction de digues. Toutefois, ils préconisent surtout des solutions fondées sur la nature, comme la fixation de dunes avec de la végétation, et l’extension des aires protégées pour lutter contre l’urbanisation non maîtrisée. Ces mesures seraient plus efficaces à long terme pour protéger ces écosystèmes précieux.