Migrants : le « système de déplacement de masse » de l’UE

 Migrants : le « système de déplacement de masse » de l’UE

Illustration/Migration. Un extrait d’une vidéo fournie par le service de secours et d’urgence de Kufra, en Libye, le 29 juin 2022, montre des sauveteurs récupérant les corps de migrants trouvés morts dans le désert libyen, dans la région sud-est de Kufra, près de la frontière avec le Tchad. Kufra Rescue and Emergency Service / AFP

Des journalistes révèlent que des dizaines de milliers de migrants ont été arrêtés puis abandonnés en plein désert, avec le soutien financier de l’Union européenne.

 

Cette enquête a été menée par des médias internationaux dont Le Monde et le Washington Post. Elle révèle comment « l’Europe soutient, finance et participe directement à des opérations clandestines menées dans les pays d’Afrique du Nord pour abandonner chaque année des dizaines de milliers de personnes noires dans le désert ou dans des régions reculées afin de les empêcher de venir dans l’UE ». 

Elle décrit un « système de déplacement de masse » qui « fonctionne grâce à l’argent, les véhicules, l’équipement, le renseignement et les forces de sécurité fournis par l’UE et les pays européens ».

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Vendus par les autorités

« C’est une situation qui est difficile, qui est mouvante et sur laquelle nous allons continuer à travailler », a déclaré un porte-parole de la Commission européenne.

Selon l’enquête, des réfugiés et migrants au Maroc, en Mauritanie et en Tunisie sont « appréhendés en raison de la couleur de leur peau, emmenés dans des bus et conduits au milieu de nulle part, souvent dans des zones désertes et arides », sans eau ni nourriture.

Certains sont emmenés vers des zones frontalières où ils sont « vendus par les autorités à des trafiquants d’êtres humains et à des gangs qui les torturent contre rançon ». 

L’UE a conclu des accords avec ces pays, qui prévoient notamment des financements européens pour renforcer leurs capacités à freiner l’immigration vers l’Europe.

Le collectif de journalistes Lighthouse Reports indique avoir interviewé plus de 50 migrants, venus de pays d’Afrique subsaharienne ou d’Afrique de l’Ouest, victimes de ces agissements en Tunisie, Maroc et Mauritanie.

L’enquête affirme avoir « identifié le caractère systématique et raciste des pratiques ».