La Fédération palestinienne de football demande à la FIFA de suspendre Israël
La Fédération palestinienne de football (PFA) a demandé vendredi 17 mai à Gianni Infantino la suspension immédiate de la Fédération israélienne (IFA) de la FIFA. Le président de la FIFA a refusé de faire voter ce point aux 211 membres présents, expliquant que les demandes de sanctions de la PFA contre son homologue israélienne (IFA) « entrent dans les compétences du Conseil de la FIFA », soit l’exécutif de l’instance, « et devront être gérées par cet organe ».
Compte tenu de « l’urgence » de la situation, « un Conseil extraordinaire » sera organisé d’ici le 20 juillet « pour prendre les décisions les plus adéquates », alors que sa prochaine réunion ordinaire était programmée en octobre, a néanmoins promis le dirigeant.
Dans l’intervalle, selon Infantino, « la FIFA enverra des experts juridiques indépendants afin d’analyser » les arguments de la PFA qui accuse l’IFA d’une série de violations des statuts de l’instance mondiale du football, à Gaza comme en Cisjordanie.
Quelques minutes plus tôt, le président de la PFA Jibril Rajoub avait exhorté la FIFA à se « tenir du bon côté de l’histoire » en votant la suspension immédiate de l’IFA et en renvoyant plusieurs de ses membres devant la commission disciplinaire.
Dans un courrier de sept pages envoyé mi-mars, la fédération énumérait les conséquences directes des bombardements israéliens à Gaza – « au moins 92 footballeurs tués » et toutes les infrastructures sportives détruites -, mais soulignait aussi l’absence de lutte sérieuse contre « la discrimination et le racisme » anti-Palestiniens, le racisme revendiqué par une partie des supporters du Beitar Jérusalem, ainsi que des publications de dirigeants israéliens sur les réseaux sociaux soutenant « le génocide à Gaza ».
En réponse, le président de l’IFA Shino Moshe Zuares a dénoncé une « tentative cynique » de « nuire au football israélien », reposant selon lui « sur des motifs qui n’ont rien à voir avec le sport ». « Il s’agit d’une situation politique extrêmement compliquée. Je ne souhaite à personne de vivre ce genre de tragédie », a-t-il dit, assurant vouloir « tendre la main » et « envisager des matches amicaux » lorsque « l’atmosphère sera redevenue plus calme ».
« Pour tendre la main, il faut qu’il y ait en face des gens vivants et libres », a répliqué le directeur juridique de la PFA depuis l’assistance, alors que les représentants irakien et iranien avaient quitté la salle au début du discours de Shino Moshe Zuares.
Autre souci en vue pour le gouvernement israélien, ce lundi 20 mai, Karim Khan le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a déclaré dans un communiqué qu’il demandait des mandats d’arrêt contre Netanyahu et le ministre de la Défense israélien Yoav Gallant pour des crimes tels que « le fait d’affamer délibérément des civils », « homicide intentionnel » et « extermination et/ou meurtre ».
« Nous affirmons que les crimes contre l’humanité visés dans les requêtes s’inscrivaient dans le prolongement d’une attaque généralisée et systématique dirigée contre la population civile palestinienne dans la poursuite de la politique d’une organisation. D’après nos constatations, certains de ces crimes continuent d’être commis », a affirmé M. Khan en référence à Netanyahu et Gallant.