Rapport accablant de la Contrôleure des prisons

 Rapport accablant de la Contrôleure des prisons

STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Rapport annuel de la Contrôleure des prisons : un tableau déplorable de la situation dans les lieux de privation de liberté en France.

 

Une étude publiée au lendemain « du terrible drame qui a causé la mort de deux surveillants pénitentiaires et grièvement blessé d’autres », selon les mots de Dominique Simonnot, la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté.

Le rapport d’activité annuel de la CGLPL est sans appel : aggravation dramatique de la surpopulation carcérale, profonde crise démographique de la psychiatrie, carcéralisation croissante de la rétention administrative des étrangers, atteintes aux droits persistantes en garde à vue et structures toujours précaires des centres éducatifs fermés.

 

3 m2

Avec 77 450 détenus pour 61 570 places au 1er avril et un taux d’occupation moyen des maisons d’arrêt à 150,4% (avec des pics à 250%), la France atteint chaque mois de nouveaux records d’incarcérations.

La Contrôleure générale des prisons préconise « la mise en place, dans la loi, d’une régulation carcérale ».

En pratique, cela se traduit par des cellules individuelles « qui n’atteignent jamais 9m2 ». L’espace disponible par personne, une fois déduite la surface des sanitaires et du mobilier, est « le plus souvent très inférieure à 3 m2 ».

 

Contraints de boucher nez et oreilles

« Dans plusieurs établissements, l’état des abords est épouvantable, ce qui attire rats, pigeons, mouettes et chats qui, parfois, s’introduisent jusque dans les cellules », décrit encore le rapport.

« Les détenus dormant sur un matelas par terre se trouvent contraints de boucher leur nez et leurs oreilles avec du papier toilette afin d’éviter que des cafards s’y introduisent », est-il précisé.

Au 1er avril, 3.307 détenus étaient contraints de dormir sur un matelas posé à même le sol de leur cellule, selon les données officielles du ministère de la Justice.