Toomaj Salehi : un rassemblement parisien pour cette « voix forte » de l’Iran

 Toomaj Salehi : un rassemblement parisien pour cette « voix forte » de l’Iran

Hier (28 avril), un rassemblement de soutien au rappeur iranien Toomaj s’est tenu à Paris. Le but : demander sa libération et l’arrêt des exécutions en Iran.

 

Dimanche après-midi (28 avril), ce sont environ 300 personnes qui s’étaient rendues place de la Bastille (Paris) afin de protester contre la condamnation à « la peine de mort pour corruption sur terre » du rappeur iranien Toomaj Salehi.

Depuis plus d’un an et demi, ce dernier était emprisonné pour avoir soutenu le mouvement de contestation iranien déclenché suite à la mort de Mahsa Amini.

Présente dimanche place de la Bastille, la présidente de l’association Neda d’Iran, Darya Djavahery-Farsi précisait l’importance de l’artiste dans son pays : « Toomaj est un rappeur qui, dès 2019, et même avant, dans ses sons, a pris position. Il est considéré par beaucoup comme le fils de la nation (…) Et Toomaj est une des voix les plus fortes dans ce combat-là ».

 

Soutien du monde artistique ?

Jusqu’ici, concernant le soutien au rappeur iranien, le monde artistique français s’est montré pour le moins discret. Pourtant, le jour même de l’annonce de sa condamnation à mort, avait lieu la cérémonie des Flammes, réunissant toute la communauté de la musique hip hop, et pas un mot n’a été prononcé en sa faveur.

Interrogé à ce sujet par RTS (28 avril), Olivier Cachin, spécialiste du rap français et de la musique urbaine, indiquait que le rap iranien n’était « pas bien identifié » en France. Le journaliste a tout de même tenu à rappeler que le rap ce n’était pas « seulement de la distraction, du fun et des disques d’or, mais c’est aussi une musique qui dit des choses (…) Et ces choses-là peuvent avoir un impact très grave sur les artistes ».

Inacceptable

Suite à l’annonce de la condamnation à mort de Toomaj, le ministère des Affaires étrangères a réagi via le réseau social X : « La condamnation à mort en #Iran de Toomaj Salehi, artiste iranien engagé, est inacceptable. La France condamne avec vigueur cette décision qui s’ajoute aux nombreuses autres condamnations à mort et exécutions injustifiables liées aux manifestations de l’automne 2022 en Iran ».

En 2023, l’ONG Amnesty International a dénombré 853 exécutions en Iran, le plus haut total depuis 2015. Après le rassemblement d’hier, l’association Neda d’Iran a confirmé, sur X, sa détermination à soutenir Toomaj Salehi :

« Aujourd’hui à Paris le message est envoyé au régime islamique d’Iran. La condamnation de Toomaj Salehi ne passe pas. Nous sommes vigilants. La lutte continue. Merci à tous ceux qui ont rendu possible ce mouvement. #FreeToomaj ».