Tunisie. Second tour des élections locales : taux de participation toujours aussi dérisoire

 Tunisie. Second tour des élections locales : taux de participation toujours aussi dérisoire

A la fermeture des bureaux de vote hier soir dimanche à 18h, le taux général de participation des électeurs au second tour des élections locales n’a atteint que 12,44%, soit une stagnation par rapport au premier tour déjà fort décevant à cet égard. Si l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) de Farouk Bouaskar s’évertue à minimiser cet énième échec depuis le coup de force constitutionnel de 2021, l’opposition qui boycotte ce scrutin dénonce une mauvaise gouvernance et la persistance dans la dilapidation des deniers publics.

Lors d’une conférence de presse tenue dimanche soir 4 février au centre des médias du Palais des sports d’El Menzah, Bouasker a fait savoir que le nombre total des électeurs ayant voté est ainsi de 520.303 votants sur un nombre global d’inscrits électoraux au second tour estimé à 4 millions 181 mille 871 électeurs au total. Pour rappel, « un taux général de participation de 11,84 avait été enregistré au premier tour », a relativisé la même source, 35% de femmes et 65% d’hommes ont par ailleurs fait le déplacement au second tour.

Précisions que plus grand taux de participation a été enregistré à Sidi Bouzid (26%), suivi de Zaghouan (22,2%), Kasserine (21,8%) et Mahdia (20,5%), tandis que les plus faibles taux ont été enregistrés dans le Grand Tunis avec un risible 4% dans l’Ariana, 5,1% à Tunis, et 6,4% à Ben Arous…

 

Les contours de l’élection présidentielle de précisent

Ce fut en outre l’occasion d’en savoir davantage sur l’élection présidentielle 2024 dont on sait désormais qu’elle devrait avoir lieu en théorie septembre ou octobre 2024, a enfin annoncé dimanche Mohamed Tlili Mnasri, le porte-parole de l’ISIE. L’Instance entamerait, immédiatement après la mise en place du Conseil national des régions et des districts, la préparation de l’élection présidentielle 2024, a-t-il déclaré, optimiste, dans le scepticisme général des détracteurs de l’actuel pouvoir.

Ces derniers sont en effet loin d’être certains que la présidentielle aura bien lieu à des dates aussi proches au moment où tout porte à croire que l’impréparation et le manque de visibilité règnent sur ce calendrier tout comme sur le paysage politique marqué par une hyper judiciarisation qui a conduit soit en prison, soit vers l’inéligibilité, la plupart des adversaires les plus sérieux du président Kais Saïed.

Mnasri a toutefois fait savoir que conformément aux lois en vigueur qui n’ont pas à ce jour fait l’objet d’amendements, l’élection présidentielle devrait avoir lieu dans les délais constitutionnels, soit au cours des trois derniers mois du mandat présidentiel. L’article 90 de la Constitution du 25 juillet 2022 prévoit que « le président de la République est élu pour un mandat de cinq ans au cours des trois derniers mois du mandat présidentiel au suffrage universel, libre, direct et secret, à la majorité absolue des voix exprimées ».

Le président de la République Kaïs Saïed avait remporté le deuxième tour de l’élection présidentielle de 2019 face à Nabil Karoui en recueillant 72,71% des voix. Or, la plupart des sondages font aujourd’hui état d’une popularité quasi intacte du chef d’Etat, malgré un maigre bilan socio-économique.

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