Trois policiers français arrêtés à l’aéroport de Tunis-Carthage
Trois policiers français ont été interpellés par les autorités tunisiennes à l’aéroport de Tunis le 23 novembre. Les officiers en question de la police aux frontières (PAF) escortaient de façon visiblement trop musclée un Tunisien sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Ce dernier avait été condamné pour des faits de violences avec armes et d’apologie du terrorisme. Explications.
Fait extrêmement rare en matière de jurisprudence de la coopération entre les deux pays, à leur arrivée en Tunisie, les trois policiers ont été interpellés et placés en garde à vue pour des soupçons de « violences policières » sur le ressortissant tunisien. Les faits remontent en réalité à la veille, lors de l’embarquement à l’aéroport de Marseille-Provence. D’après une source policière citée par Le Parisien, le ressortissant tunisien se serait rebellé sur le tarmac. Les forces de l’ordre sont intervenues et l’ont maîtrisé.
Un précédent source de potentiel incident diplomatique
Mais la situation se serait ensuite apaisée dans l’avion. Selon cette même source, l’homme se serait même excusé auprès des agents. Cependant, une passagère de l’avion, avocate de profession, a filmé l’altercation et a envoyé la vidéo aux autorités tunisiennes. À leur arrivée à Tunis, les officiers ont été interpellés et auditionnés pendant plus de six heures, apprend-on aujourd’hui, pour s’expliquer des faits. Ils ont finalement été relâchés dans la nuit de mercredi à jeudi, après que l’ambassade de France soit intervenue, selon une source sécuritaire.
Le ministère de l’Intérieur français assure ainsi qu’« ils ont pu récupérer leurs passeports et regagner leurs hôtels avant de quitter la Tunisie sans incident ». D’après Grégory Joron, secrétaire général du syndicat policier SGP FO, il s’agit toutefois d’une situation sans précédent. « Être cueillis comme ils l’ont été une fois arrivés à Tunis […] est incompréhensible », a-t-il confié au Parisien. Il demande à ce que « les choses soient mises à plat » par les ministères de l’Intérieur et le Quai d’Orsay. En somme, l’épisode n’est pas pour améliorer des relations déjà tendues ces derniers mois entre les deux pays.
Il y a quatre ans, un incident similaire était survenu à bord d’un avion Tunisair, sans néanmoins de conséquences pour les policiers français.
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