La militante féministe palestinienne de Gaza Mariam Abou Daqqa arrêtée par la police à Paris

 La militante féministe palestinienne de Gaza Mariam Abou Daqqa arrêtée par la police à Paris

Mariam Abou Daqqa, sous « retenue administrative », pourrait être assignée à résidence en France ou détenue en vue d’expulsion vers Gaza. Christophe SIMON / AFP

Mariam Abou Daqqa, militante reconnue du droit des femmes à Gaza et membre du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), une organisation « inscrite sur la liste de l’Union européenne des entités faisant l’objet de mesures restrictives spécifiques dans le cadre de la lutte contre le terrorisme », a été interpellée par la police pendant la nuit de mercredi à jeudi dans le 13e arrondissement de Paris, quelques heures après la validation de son expulsion par le Conseil d’Etat.

 

Placée sous le régime de la « retenue administrative », elle sera soit assignée à résidence en France, soit envoyée en centre de rétention en vue de son expulsion vers Gaza, un territoire que bombarde quotidiennement sans retenue l’armée israélienne depuis l’attaque du 7 octobre du Hamas.

Arrivée en France début octobre, invitée par plusieurs associations de défense des droits des Palestiniens, comme l’Association France Palestine Solidarité (AFPS) et l’Union juive française pour la paix (UJFP), Mariam Abou Daqqa devait participer à un cycle de 15 conférences portant sur les conditions de vie des Palestiniens dans la bande de Gaza et notamment des femmes vivant dans l’enclave palestinienne.

« Aucun motif d’ordre public ne peut justifier l’arrestation de Mariam Abou Daqqa, et encore moins la violence de cette arrestation qui a conduit les militantes qui l’accompagnaient, molestées au cours de cette arrestation, à porter plainte », a dénoncé le bureau national de l’AFPS.

Le visa de Mariam Abou Daqqa d’une durée de cinquante jours, délivré par le consulat de France à Jérusalem le 7 août qui courait jusqu’au 24 novembre, lui avait été retiré mi-octobre par le ministère de l’Intérieur. Celui-ci justifiait sa décision en ces termes : « Considérant que la venue de Mariam Abou Daqqa est encore annoncée dans plusieurs manifestations programmées sur le territoire national (…), que dans le contexte de l’attaque surdimensionnée du Hamas (…) et des violents affrontements toujours en cours entre l’Etat d’Israël et le Hamas, la participation de Mme Abou Daqqa à ces évènements et ses interventions sont de nature à attiser les tensions, la haine et la violence entre communauté et de créer de graves troubles à l’ordre public ». 

Mariam Abou Daqqa avait déjà été arrêtée une première fois à Marseille le 16 octobre où elle s’était vue signifier un arrêté d’expulsion. Placée en garde à vue, une assignation à résidence, de 22 heures à 6 heures dans un hôtel du centre-ville de Marseille, avait également été prononcée.

« Nous avons, une fois de plus, honte pour la France. Mariam Abou Daqqa doit être immédiatement libérée et l’exécutif français doit lui présenter ses excuses », a exigé le bureau national de l’AFPS.

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