Gaza. Au Conseil de sécurité de l’ONU, la Tunisie interpelle la communauté internationale

 Gaza. Au Conseil de sécurité de l’ONU, la Tunisie interpelle la communauté internationale

Tarek El Adab est en poste à New York depuis septembre 2020, après le limogeage de son prédécesseur Kais Kabtani par le président Saïed

Le représentant permanent tunisien auprès des Nations unies à New York, Tarek El Adab, est intervenu le 20 octobre 2023, pour appeler la communauté internationale à « assumer ses responsabilités » lors du Conseil de sécurité sur la situation humanitaire à Gaza. Un discours jugé cependant modéré en comparaison avec le véhément discours du président Kais Saïed depuis Carthage à ce sujet.   

 

Dans sa brève intervention, El Adab a condamné l’agression commise à Gaza par « l’occupation israélienne qui a violé toutes les conventions internationales et humanitaires dans une nouvelle série de massacres odieux commis quotidiennement contre le peuple palestinien ».

« Devant la poursuite du silence international, les forces de l’occupation ont commis un crime de guerre odieux en bombardant un hôpital à Gaza, dans une grave violation des dispositions du droit international et du droit humanitaire international. Ce bombardement, qui a fait des centaines de victimes, des civils innocents, y compris des malades, des blessés, des enfants, des femmes, du personnel médical et paramédical prouve, de nouveau, le mépris des forces d’occupation pour toutes les conventions internationales et humanitaires et prouve également qu’elles ignorent sciemment tout appel à cesser l’agression contre la bande de Gaza et tous les territoires palestiniens occupés », a déclaré Tarek El Adab. Des propos somme toute classiques, qui s’en tiennent à la ligne diplomatique de la légalité internationale, « timorés et bien loin de la rhétorique antisioniste incendiaire du président Saïed », estime aujourd’hui une partie de la presse tunisienne.

« La Tunisie dénonce et condamne vivement l’agression lâche des civils palestiniens et appelle à mettre un terme à la politique de l’impunité face aux crimes de guerre et au génocide que persiste à commettre l’occupation depuis plus de 70 ans. Mon pays appelle la communauté internationale à assumer ses responsabilités morales et légales pour mettre un terme aux politiques d’agression et tenir les forces d’occupation responsables de leurs pratiques consistant à tuer, à déporter et à attaquer les civils et les installations dans la région », a-t-il poursuivi.

L’ambassadeur tunisien a par ailleurs souligné que la non adoption de la décision du Conseil de sécurité concernant la situation humanitaire à Gaza démontre l’échec de la communauté internationale à prendre position et d’appliquer des mesures fermes contraignant les forces de l’occupation à respecter la loi.

 

Appel à un cessez-le-feu

« Nous appelons le Conseil à assumer ses responsabilités et arrêter les violations d’Israël et nous l’appelons à intervenir de suite pour un cessez-le-feu, à fournir la sécurité internationale au peuple palestinien, à empêcher les tentatives de déportation des habitants de Gaza et à garantir l’arrivée des aides dans la région. Tout retard engendre de nouvelles victimes (…) la Tunisie, fidèle à ses positions, rappelle que la cause principale de ces tragédies est le maintien de l’occupation, et souligne que la sécurité, la paix et la stabilité dans la région passent inévitablement par une paix juste et globale sur la base des résolutions du droit international (…) nous réaffirmons la nécessité de parvenir à la justice tant attendue pour le peuple palestinien afin de mettre fin à l’occupation, de rétablir les droits et de mettre fin à une injustice humanitaire qui n’a que trop duré », a-t-il déploré.

Une photo des aides humanitaires destinées au peuple palestinien expédiées par la Tunisie a fait le tour de la toile. Elle montre un camion rempli de cartons et auquel on avait accroché une grande banderole sur le long de sa remorque avec le drapeau tunisien et l’inscription « Croissant Rouge Égyptien »

Rappelons que jusqu’au 22 octobre, le bilan fait état de 4385 morts et plus de 13.561 blessées du côté palestinien. Côté israëlien, les combats ont fait 1.400 morts et plus de 4.121 blessés.

 

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