Inondations en Libye : bilan effroyable et mobilisation internationale
Les inondations qui ont dévasté la ville de Derna, dans le nord-est de la Libye, ont causé une tragédie humaine d’une ampleur inédite. Selon le maire de la ville, le nombre de victimes pourrait atteindre 20 000 personnes, soit 20 % de la population de la ville avant la catastrophe. Les chiffres officiels annoncés précédemment faisaient état de plus de 5 000 morts, et les autorités craignent que ce nombre ne continue d’augmenter, de nombreux habitants étant toujours portés disparus.
Derna, touchée par la tempête Daniel dimanche (10 septembre), a subi des destructions massives : des bâtiments ont été dévastés, des ponts emportés, des quartiers submergés, et les routes ont disparu. Un responsable de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) a évoqué un nombre de morts « énorme », avec environ 10 000 personnes portées disparues.
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La mobilisation internationale s’intensifie avec l’arrivée d’avions de transport militaire en provenance du Moyen-Orient et d’Europe. La France a envoyé un avion transportant des sauveteurs et du matériel médical, dont un hôpital de campagne. L’Égypte prévoit d’installer des camps pour abriter les survivants dans l’ouest du pays. La Turquie envoie également une aide supplémentaire par bateau, notamment deux hôpitaux de campagne.
Les Nations unies se sont engagées à verser 10 millions de dollars pour soutenir les Libyens touchés, dont au moins 30 000 se retrouvent sans abri à Derna. L’Union européenne a alloué 500 000 euros, tandis que le Royaume-Uni a annoncé une première aide de 1,16 million d’euros.
Des conditions difficiles pour les secouristes
L’Allemagne, la Roumanie et la Finlande ont envoyé de l’aide. Un navire de guerre italien se dirigera vers les côtes libyennes pour apporter un soutien logistique et médical. L’Algérie, le Qatar, la Tunisie et les Émirats arabes unis se sont également engagés à fournir leur aide, tandis que la Jordanie a envoyé un avion militaire chargé de fournitures.
Cependant, les travailleurs humanitaires doivent surmonter d’importants défis sur le terrain. Les routes sont obstruées, détruites ou inondées, ce qui entrave l’accès aux zones touchées. Les pannes d’électricité et les problèmes de communication compliquent encore davantage leur tâche. Les ponts reliant l’est de la ville à l’ouest se sont effondrés, compliquant encore davantage la distribution de l’aide humanitaire.
De plus, des munitions non explosées déplacées par les inondations représentent un danger supplémentaire pour les survivants et les travailleurs humanitaires. En Libye, plongée dans le chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, deux autorités se disputent le pouvoir, l’une à l’Est et l’autre à l’Ouest. Cette catastrophe est la pire catastrophe naturelle à frapper la province orientale de Cyrénaïque depuis le tremblement de terre de 1963 à al-Marj.