Les BRICS en sommet pour discuter notamment de leur élargissement
Les dirigeants des pays membres des BRICS se réunissent en Afrique du Sud pour discuter des stratégies visant à accroître l’influence de ce groupe hétérogène de cinq nations sur la scène politique et économique mondiale. Ils doivent également discuter de l’éventuel élargissement du groupe. À ce jour, une quarantaine de pays, dont trois africains, ont exprimé leur souhait de rejoindre les BRICS.
Les dirigeants des économies émergentes du Brésil, de Russie, d’Inde, de Chine et d’Afrique du Sud (BRICS) se rassemblent dans un centre de conférences à Johannesburg. Cette réunion de sommet, qui se tiendra jusqu’à jeudi, est accueillie par le président sud-africain Cyril Ramaphosa et verra la participation du président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, du président chinois Xi Jinping, du Premier ministre indien Narendra Modi, et du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Notons que le président russe Vladimir Poutine, sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale pour son rôle présumé dans le conflit en Ukraine, prendra part au sommet par le biais de la visioconférence.
Peu de détails sur le programme du sommet ont été divulgués, mais l’élargissement est considéré comme une question majeure. En tant que coalition de nations géographiquement dispersées avec des économies en croissance disparate, les BRICS partagent une méfiance envers l’ordre mondial qu’ils estiment être en faveur des nations riches, en particulier les États-Unis.
Les BRICS cherchent donc des forums multilatéraux moins dominés par les puissances occidentales. Cobus Van Staden, chercheur sud-africain spécialisé dans les relations Chine-Afrique, explique que les BRICS visent à contester l’hégémonie occidentale dans les espaces multilatéraux.
L’Algérie et l’Égypte sur les rangs
Environ 40 pays, dont l’Iran, l’Argentine, le Bangladesh et l’Arabie saoudite, ont manifesté leur souhait de rejoindre les BRICS. Des pays africains tels que l’Algérie, l’Égypte et l’Éthiopie ont également exprimé leur intérêt. La Chine cherche à renforcer son influence mondiale face aux États-Unis, tandis que la Russie, sous le coup de sanctions depuis son implication en Ukraine, recherche des alliés diplomatiques. En tant que partenaire de la Russie et acteur clé en Afrique, l’Afrique du Sud occupe une position stratégique.
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Bien que l’élargissement puisse renforcer la portée des BRICS, cela apporte également son lot de complexités géopolitiques. Chaque nouvel entrant apporterait ses propres enjeux et relations, ce qui pourrait compliquer davantage la dynamique du groupe. Malgré leur ambition, les BRICS n’ont pas encore la capacité de remodeler le système multilatéral mondial, actuellement dominé par les pays occidentaux.
Parmi les facteurs d’attraction pour les BRICS, on trouve la création de la Nouvelle banque de développement (NBD), une alternative à la Banque mondiale et au FMI. La NBD a déjà investi 30 milliards de dollars dans des projets de développement durable dans les pays membres et les économies en développement. Dans l’ensemble, cette réunion du sommet Brics se déroule dans un contexte où le système multilatéral est mis à l’épreuve. Bien que le groupe, qui représente 23 % du produit intérieur brut (PIB) mondial et 42 % de la population mondiale, ait le potentiel de devenir une force significative, ils doivent encore relever de nombreux défis pour remodeler l’ordre mondial existant.