La dure réalité des familles monoparentales
Dans les quartiers populaires, de nombreuses mères seules élèvent leurs enfants et elles disent avoir besoin d’être épaulées. L’action politique se fait attendre.
Ce chiffre parle de lui-même. Un ménage sur quatre en banlieue est une famille monoparentale : 24% des ménages en Seine-Saint-Denis (28% à Saint-Denis), 21,5% dans le Val-de-Marne, 19% dans les Hauts-de-Seine (25% à Nanterre), contre 17% en France, selon des chiffres de l’Insee. À la suite des violences urbaines de la fin du mois de juin, Emmanuel Macron semblait vouloir s’emparer de ce « dossier ». Il déclarait, dans une interview au Figaro Magazine : « près de 75% des jeunes déférés à la justice étaient soit à l’Aide sociale à l’enfance, soit des jeunes de familles monoparentales ». Le président rajoute que l’«on doit accompagner ces familles, donner beaucoup plus de moyens, mieux les préparer, et en même temps les responsabiliser ». Il entendait « remettre » de l’« autorité parentale » face au « délitement de la famille.»
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Main tendue
La monoparentalité ne signifie pas systématiquement pauvreté. Mais parfois, c’est le cas : sur l’ensemble de la France, 40% des enfants vivant en famille monoparentale sont en situation de pauvreté. Un quart des familles monoparentales habite dans des logements surpeuplés, selon l’Insee. Le besoin d’une action politique semble impérieux. Ce d’autant que les parents isolés déclarent avoir besoin de cette main tendue.
Autre chiffre, issu cette fois de Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques : 33% des parents isolés en France souhaitent recevoir une aide pour gérer l’autorité, contre 25% des parents en couple. Enfin, près d’un parent sur deux, 46% précisément, demandent à être accompagnés comme parents dans leurs relations avec l’école, contre 36% des parents en couple.