Choniques à Budapest : Les chances de médailles tricolores

 Choniques à Budapest : Les chances de médailles tricolores

crédit photo : FFA/KMSP

Notre journaliste Nadir Dendoune est à Budapest en Hongrie pour couvrir les Championnats du monde d’athlétisme qui démarrent aujourd’hui. Aujourd’hui, il revient sur les chances de médailles des 75 athlètes français sur place.

On ne va pas se mentir ! Sauf miracle, on ne devrait pas entendre très souvent la Marseillaise pendant ces 10 jours de compétition. Pour Budapest, 78 français, 36 femmes, 42 hommes, ont été sélectionnés par la fédération française d’athlétisme. C’est tout de même 44 athlètes de plus qu’aux Mondiaux d’Eugène de l’année dernière.

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Combien repartiront avec une breloque autour du cou ?

A un an des JO de Paris, on espère que cela sera mieux qu’à Eugène. Seul le décathlonien Kevin Mayer, double champion du monde de la spécialité, avait remporté une médaille, sauvant l’honneur tricolore en ramenant l’or.

Mayer vise un troisième titre. Les voyants sont au vert pour l’athlète de 31 ans. S’il ne se blesse pas, il devrait en toute logique, remporter son pari.
Cela devrait être également mieux qu’aux Mondiaux de Doha en 2019. La France s’était classée alors 24e nation. Elle n’avait remporté aucun titre, seulement deux médailles, une de bronze et une en argent. Sauf miracle, cela devrait être moins bien qu’à Londres en 2017, où la France avait réalisé une grande performance en terminant 4e des Mondiaux avec trois titres et deux médailles de bronze.

Cette année, à part Kevin Meyer, aucun athlète français ne part vraiment favori de sa compétition. Mais on sait que sur une course, un concours d’un jour, galvanisé par l’enjeu, tous les espoirs sont permis. Côté 800m, où la tactique est primordiale, où ce n’est pas forcément le plus fort physiquement qui l’emporte, où le placement à l’approche de la ligne d’arrivée est important, Rénelle Lamote pourrait tirer son épingle du jeu. Elle n’a couru que deux fois en 2023, après une entorse à la cheville. Toutefois, à Londres, le 23 juillet dernier, elle s’est et nous a rassurés en se rapprochant de son record (1.57.84), en courant le double tour en 1’58 »64.

Toujours sur 800m, nos Français, -ils sont trois -, Benjamin Robert, Gabriel Tual et Yanis Meziane, disposant tous les trois de bons chronos, respectivement 1.43.48, 1.44.23 et 1.44.30, pourraient également jouer les troubles fêtes.

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Pas de Lavillenie à la perche

Cette année, malheureusement pour l’équipe de France, le très expérimenté Renaud Lavillenie, ancien champion du monde et olympique de la perche, plusieurs fois recordman du monde (meilleure barre à 6.16m), souvent capable de génie pendant les grands championnats, ne sera pas présent à Budapest, blessé au tendon des ischio-jambiers, remplacé à la dernière minute par le jeune Ethan Cormont 22 ans, grand espoir de l’athlétisme français mais qui aurai du mal à rivaliser avec les meilleurs mondiaux.
Le pensionnaire de l’ASA Maisons-Alfort  (94), sera accompagné de Thibaut Collet, champion de France en 2022 et 2023.

La compétition sera rude pour nos deux perchistes français. Ils auront fort à faire face au grandissime favori Armand Duplantis (6.22m, record du monde), alias Mondo, champion du monde et champion olympique en titre, et les Américains Chris Nielsen (5.92) et  KC Lightfood, 6.07 cette année.

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Les médailles françaises pourraient venir des Haies.

Au 100m, la française Cyréna Samba-Mayela, championne de France en titre, championne du monde en salle du 60m haies, a toutes les cartes en main pour bien figurer aux Mondiaux. Toujours sur les haies, trois « hurdlers », Sasha Zhoya, Just Kwaou-Mathey et Wilhem Belocian, très en forme cette année, peuvent jouer la gagne.

Le premier, rencontré ce vendredi à Budapest a confiance. «On va se retrouver tous les trois en finale», prédit le champion de France en titre. « Etre en finale ça sera déjà un objectif atteint mais bien sûr, comme je suis un compétiteur, je vais tout faire pour décrocher la médaille d’or», a ajouté Sasha Zhoya, tout souriant.  Le hurdler français a annoncé également qu’il était blessé à son tendon d’achille gauche mais qu’elle ne devrait pas l’handicaper pour la compétition.

Au  400 haies, chez les hommes, ils sont deux à espérer une qualification pour la finale et pourquoi pas monter sur le podium. Wilfried Happio (24 ans), 4e des derniers championnats du monde et Ludvy Vaillant, 4e des derniers Championnats d’Europe. Le second, en conférence de presse ce vendredi à Budpaest, ne veut pas parler de médailles comme objectif. Il préfère cette formule : « Je repartirai satisfait si on a pu mettre en place ce qu’on avait prédit avec le coach ».

Wilfried Happio, est lui aussi précautionneux, même s’il avoue se sentir plus fort. J’ai fait des chronos que j’ai pas fait l’année dernière, je suis plus expérimenté, mais « je sais aussi ce qu’est une finale. Tout peut arriver ».

Dur demi-fond !

En demi-fond, il est toujours difficile de rivaliser face aux coureurs africains. Même si on adore le panache de Jimmy Gressier, qui vient de battre le record de France sur 5000m (12’56’09)mais que peut-il faire face à des concurrents comme l’Espagnol Mohamed Katir qui a porté récemment le record d’Europe à 12’45 »01 ? ou l’Éthiopien Berihu Aregawi qui a couru en juin dernier en 12:40.45 ?

S’il devait avoir qu’une seule médaille française, on aimerait qu’elle soit glanée par l’inoxydable Mélina Robert-Michon. Cette lanceuse de disque de 44 ans est la doyenne des athlètes tricolores, maman de deux filles. Elle compte huit Championnats du monde et cinq Jeux Olympiques à son actif. Respect ! Cette année, fin mai dernier à Montreuil (93), elle s’est approchée de son record de 2016 (66.73m) avec un jet à 65.49…