Traité sur la pollution plastique : des négociations au ralenti
La négociation internationale pour un traité sur le plastique est au point mort. Les ONG déplorent un ralentissement des discussions, causé par des pays pas franchement hostiles au plastique.
Une semaine pour trouver un accord sur la pollution plastique. Depuis lundi (29 mai), les délégués de 175 pays se sont attablés, à Paris au siège de l’Unesco, avec un objectif : mettre fin à la pollution plastique en élaborant un traité international juridiquement contraignant d’ici à 2024.
Un enjeu de taille puisque, à l’échelle planétaire, ce sont plus de 350 millions de tonnes de plastique qui sont générées chaque année. Cependant, les protagonistes ont du mal à rentrer dans les sujets de fond. Ce n’est qu’hier (31 mai) que le fond a enfin pu être abordé après deux jours perdus à discuter de points de procédure.
Ralentissement
Deux jours sur cinq pour rien. Au micro de France info, David Azoulay, membre de l’ONG de droit international Ciel, regrettait l’attitude de « certains » pays : « Il y avait un piège tendu par un certain nombre d’Etats qui sont arrivés à Paris pour ralentir les négociations et pour nous nous empêcher de rentrer dans les questions de fond ».
Les Etats qui semblent les plus réfractaires sont identifiés. L’Arabie saoudite, la Russie, l’Inde, la Chine, l’Iran ou encore le Brésil ne paraissent pas très pressés d’arriver à un texte traçant le cap pour en finir avec la pollution plastique.
Urgence
Les heures sont comptées. Il reste désormais 48 heures pour parvenir à une ébauche de texte. Mais ces négociations mettent surtout en lumière la différence de vision et l’opposition de deux camps. D’un côté, une cinquantaine de pays, dont la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni ou encore la Norvège et le Rwanda, défendent un texte de « haute ambition » avec des objectifs de réduction de plastique. De l’autre, des nations faisant le pari du recyclage et des engagements « volontaires ». Cinq sessions de négociations étaient programmées jusqu’à fin 2024. Après cette session parisienne, il ne restera plus que trois rendez-vous pour trouver un accord.