Algérie. Dissolution de la LADDH, une mauvaise nouvelle pour les droits humains

 Algérie. Dissolution de la LADDH, une mauvaise nouvelle pour les droits humains

La LADDH, mobilisée depuis 2019 pour dénoncer des répressions à l’encontre du mouvement du Hirak, a été dissoute. Crédit photo : LADDH / Facebook

La Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH) a été dissoute suite à une plainte du gouvernement algérien. Un nouveau coup porté aux droits humains.

Après 38 ans d’activité, la LADDH a été dissoute. Si l’organisation n’a pris connaissance du jugement que mi-janvier dernier, la décision du tribunal administratif d’Alger date du 29 juin dernier. Cette dissolution fait suite à une plainte déposée par le ministère de l’Intérieur algérien.

Conséquence, à Béjaïa, le Centre de documentation des droits de l’homme de la LADDH, qui organisait notamment des formations sur les droits civiques, a été fermé le 23 janvier. Toujours suite à la décision du TA d’Alger, le 30 janvier, c’est la Maison des droits de l’homme et du citoyen (Tizi Ouzou) qui a été fermée par les autorités.

« Activités suspectes »

Dans son jugement, le TA d’Alger estimait que « les activités du groupe n’étaient pas conformes [aux] objectifs » énoncés dans ses statuts, rapporte Amnesty international. La décision mentionne également des « activités suspectes » comme « organiser des manifestations », devant les tribunaux ou encore « publier des documents et déclarations sur les réseaux sociaux accusant les autorités de réprimer les manifestations ».

Pour rappel, la LADDH est mobilisée et joue un rôle actif, depuis 2019, dans la dénonciation des répressions à l’encontre du mouvement du Hirak.

 Liberté d’association

« Les autorités algériennes semblent déterminées à mettre fin à toute activité indépendante qui ferait la lumière sur les violations des droits humains dans le pays », déclarait , directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch.

Dans un communiqué publié hier (8 février), Amnesty international rappelait que « les dispositions juridiques invoquées pour dissoudre la LADDH sont incompatibles avec le droit à la liberté d’association, protégé par les lois et normes internationales et africaines relatives aux droits humains ».

Les deux organisations internationales de défense des droits de l’homme demandent aux autorités algériennes de revenir sur cette décision de dissolution.

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