Championnats d’Europe de cross-country à Turin : « Nous visons le titre par équipes », Morhad Amdouni recordman de France sur marathon
Quand Morhad Amdouni bat en avril 2022 à Paris le vieux record de France du marathon de Benoit Zwierzchiewski datant de 2003 (2h 5min 22s à la place de 2h 6min 36s), peu de gens sont surpris. Véritable prodige de l’athlétisme français, – à 21 ans, il courait déjà le 5 000 m sur piste en 13min 14s ! -, les spécialistes du demi-fond se demandaient juste quand ce natif de Porto-Vecchio en Corse allait exploser.
A 34 ans, il n’a jamais été aussi fort et espère bien être au top de sa forme aux J.O. de Paris en 2024. Alors qu’il s’apprête à s’envoler pour Turin, en Italie, pour disputer, ce dimanche 11 décembre, les Championnats d’Europe de cross-country, Morhad Amdouni nous a accordé une interview.
LCDL : Le marathon des Jeux à Paris reste votre objectif numéro un. A un peu plus d’un an et demi de cette échéance, que visez vous aux Championnats d’Europe de cross ?
Morhad Amdouni : Nous visons avec les autres coureurs de l’équipe de France le titre par équipes. Un titre que nous avons remporté en décembre 2021 à Dublin en plaçant quatre coureurs dans le Top 10. A chaque course, je donne le maximum et je ferai tout pour aider l’équipe de France qui cette année est encore très performante. Et si mes jambes me le permettent, j’espère, pourquoi pas, faire un podium individuel à Turin. Ce serait la cerise sur le gâteau.
Surtout que vous avez été en 2018 champion d’Europe du 10 000 m à Berlin…
Effectivement, même si c’était il y a quatre ans, je sais que je peux être encore très performant en Cross. Après, je suis conscient que depuis que je me suis lancé sur le marathon, je travaille un peu moins la vitesse. Le Cross, j’ai toujours aimé. C’est une épreuve difficile, avec ses chemins cabossés, la terre, la boue… J’adore l’ambiance sur place, le public qui vous encourage tout le long du parcours. Je me sens bien, alors tout est possible dimanche. J’ai hâte d’y être.
Avec un record à 2H5, les minima pour les Jeux de Paris sont largement à votre portée (NDLR : ils devraient être aux alentours de 2H8), sur quels marathons comptez-vous vous aligner en 2023, année de sélection olympique ?
Effectivement, mon record de France pourrait me permettre d’envisager sereinement une qualification aux Jeux Olympiques mais tant que cela n’est pas fait, il faut rester prudent, surtout sur une distance aussi exigeante que le marathon.
Il y a deux courses possibles, soit le marathon de Séoul en Corée du Sud le 19 mars prochain, soit celui de Rotterdam le 15 avril. La décision n’est pas encore prise. On verra comment je me sentirai dans quelques semaines. Ce sont deux marathons plus roulants que celui de Paris, donc si la forme est là, nous visons avec mon coach Jean-Claude Vollmer un temps aux alentours de 2H4.
Une participation sur 10 000m aux Championnats du monde en août prochain à Budapest est-elle envisageable ?
Il est trop tôt pour vous donner une réponse catégorique. Aujourd’hui, je reste fixé sur mon objectif numéro un qui est celui de performer au marathon de Paris en août 2024 devant mon public. Si avec mon coach, nous estimons que j’ai besoin de faire un peu plus de piste, alors oui nous serons à Budapest, mais la saison est longue et il peut se passer énormément de choses. Chaque chose en son temps : dimanche, il y a les Championnats d’Europe de cross-country à Turin et en ce moment, je suis concentré sur cette course…