Fatah et Hamas signent un accord de réconciliation

 Fatah et Hamas signent un accord de réconciliation

Le chef du Hamas, Ismail Haniyeh, a salué « un jour de joie pour la Palestine ».

Les deux principaux mouvements palestiniens, le Fatah et le Hamas, ont signé un nouvel accord en vue d’une réconciliation. La « Déclaration d’Alger » prévoit des élections prochainement pour la présidence et pour le Conseil législatif palestinien. Si elles avaient lieu, elles pourraient mettre fin à 15 ans de conflit entre les deux factions.

Les factions palestiniennes, divisées depuis plus de 15 ans, sont tombées d’accord, jeudi 13 octobre, sur un document baptisé « Déclaration d’Alger ». 14 factions ont signé le texte, dont les rivaux du Hamas islamiste et du Fatah laïc.

Ces dernières années, le Fatah et le Hamas ont conclu de nombreux accords ou ententes prévoyant entre autres des élections et un gouvernement d’union, sans qu’aucun ne se concrétise. Ce nouvel accord promet des élections législatives et présidentielles d’ici un an.

« Nous avons signé cet accord pour nous débarrasser du cancer malin qui a pénétré le corps palestinien : la division », a déclaré en tribune Azzam al-Ahmad, chef de la délégation du Fatah. Il s’est dit « optimiste que l’accord sera mis en œuvre et ne restera pas à l’état d’encre sur du papier ».

Le leader du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a salué pour sa part « un jour de joie pour la Palestine et l’Algérie et pour ceux qui aiment la cause palestinienne ». « Mais c’est un jour de tristesse pour l’entité sioniste (Israël) », a-t-il ajouté.

 

Alger à la manoeuvre

Cette réconciliation est aussi un bon coup pour la diplomatie algérienne. La cérémonie, précédée des hymnes algérien et palestinien, s’est déroulée devant une large assistance. Y assistaient notamment des membres du gouvernement, des chefs de partis algériens et des ambassadeurs de pays arabes. Les protagonistes ont paraphé le document dans le Palais des Nations. Là même où, en 1988, Yasser Arafat « avait annoncé la création d’un État palestinien », a rappelé le président algérien, Abdelmajid Tebboune.

La rencontre a eu lieu à l’initiative d’Alger où doit justement se réunir la Ligue arabe début novembre. Mercredi, le président Tebboune avait rendu une visite de « courtoisie » aux participants afin de les « encourager » à sceller leur réconciliation.

« Nous apprécions les efforts de l’Algérie pour l’unité palestinienne et faire face à l’occupation sioniste », s’est félicité Anwar Abou Taha, membre du bureau politique du Jihad islamique, autre groupe armé palestinien.

 

Des élections rapides

La « Déclaration d’Alger » prévoit d’ici fin octobre des élections pour la présidence et pour le Conseil législatif palestinien, qui fait office de Parlement pour les Palestiniens de Cisjordanie occupée, de la bande de Gaza et de Jérusalem-Est.

Les scrutins prévus en 2021, les premiers en 15 ans, avaient été reportés sine die par le président de l’Autorité palestinienne et chef du Fatah, Mahmoud Abbas. Il avait notamment argué que leur tenue n’était pas « garantie » à Jérusalem-Est occupée et annexée par Israël. Le Hamas décision avait fustigée cette décision.

À la dernière minute cependant, un paragraphe sur la formation d’un gouvernement d’unité nationale a été retiré du texte final. Le Fatah demandait que les participants d’un tel exécutif se conforment « à la légitimité internationale ». Un point auquel s’est opposé le Hamas. L’absence du président Abbas qui se trouve actuellement au Kazakhstan a alimenté les doutes sur la réconciliation.

 

Le schisme de 2006 en arrière-plan

Les dernières législatives, en 2006, avaient conduit à une victoire du mouvement islamiste armé -considéré comme une organisation terroriste par les États-Unis et l’Union européenne. Victoire qui n’avait été reconnue ni par le Fatah ni par la communauté internationale. Un an et demi plus tard, en 2007, des affrontements sanglants avaient opposé les deux camps, débouchant sur la naissance de deux systèmes politiques séparés.

L’Autorité palestinienne siège en Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967 où vivent 2,8 millions de Palestiniens. Le Hamas gouverne de sont côté l’enclave de Gaza, où résident 2,3 millions de personnes vivant sous blocus israélien.