La CAF retire l’organisation de la CAN 2025 à la Guinée
Achraf Hakimi et Francisco Madinga, lors du match entre le Maroc et le Malawi au Stade Ahmadou-Ahidjo à Yaoundé, Cameroun le 25 janvier 2022. Une rencontre terminée en faveur des Lions de l’Atlas, sur le score de 2 buts à 1. Fareed Kotb / AGENCE ANADOLU / Agence Anadolu via AFP
La Confédération africaine de football a décidé ce vendredi de retirer à la Guinée l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2025. Elle estime notamment que les infrastructures ne pourront pas accueillir la compétition à temps. Un coup dur pour les militaires un an après leur prise de contrôle du pays.
Le président de la Confédération africaine de football (CAF), le Sud-Africain Patrice Motsepe, a fait le déplacement à Conakry, vendredi 30 septembre, pour informer la junte au pouvoir de la décision, prise selon lui dès le mois de juillet. La CAF juge que les infrastructures et les équipements ne seront pas prêts pour la tenue de l’événement en 2025. La Guinée n’accueillera donc pas la Coupe d’Afrique des nations (CAN) dans deux ans.
« Demain, on demandera à la CAF de recevoir de nouvelles candidatures parce qu’en l’état actuel, les infrastructures et les équipements ne sont pas adaptés ou prêts pour que la CAF puisse accueillir [la CAN] en 2025 en Guinée », a-t-il déclaré. C’est aussi un sévère coup porté à la Guinée. Le colonel Mamady Doumbouya, arrivé au pouvoir par la force en septembre 2021, avait exprimé sa ferme intention d’honorer le rendez-vous.
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C’est aussi un nouveau contretemps pour la compétition reine sur le continent. En 2014, la CAF avait attribué en même temps les trois prochaines éditions de la CAN. La grande fête du football africain devait se tenir en 2019 au Cameroun, en 2021 en Côte d’Ivoire et en 2023 en Guinée.
Le calendrier de la CAN régulièrement révisé
Après le retrait du Cameroun au profit de l’Égypte en 2019, la CAF avait décalé le calendrier,. Elle avait ainsi attribué l’édition 2021 au Cameroun, et celle de 2023 à la Côte d’Ivoire. La Guinée avait accepté d’organiser l’édition 2025.
Le doute sur les capacités de la Guinée à accueillir la compétition n’a cependant jamais été dissipé. Organiser cette épreuve s’annonçait comme un défi majeur pour un des pays les plus pauvres de la planète. Ce dernier manque cruellement d’infrastructures pour ce type de compétition, qu’il s’agisse d’équipements sportifs ou de transports.
La Guinée dispose dans la capitale d’un stade récent et d’un autre plus vétuste susceptibles d’héberger un tel événement. Mais, l’intérieur du pays en est dépourvu et les travaux de construction ont à peine commencé.
CAN 2025 : « Intérêt national et prioritaire »
Le colonel Doumbouya avait nommé en mars un nouveau comité d’organisation, évinçant l’ancienne équipe, dont l’un des membres exprimait publiquement ses doutes quant à la faisabilité du projet. Il avait pris fin août un décret déclarant l’organisation de la CAN 2025 « d’intérêt national et prioritaire ». C’était la veille de l’arrivée d’une mission d’évaluation de la CAF.
À l’époque déjà circulaient des informations quant à une décision de la CAF en juillet de retirer l’organisation à la Guinée. Les raisons pour lesquelles le doute n’a pas été levé avant vendredi ne sont pas claires. Selon le ministre guinéen des Sports, Lansana Béa Diallo, la mission de la CAF en septembre avait suggéré l’éventualité d’un report à 2026 ou 2027.
Le colonel Doumbouya avait écarté cette hypothèse et s’était engagé à ce que la compétition ait bien lieu en 2025. « Les travaux commencés par la Guinée doivent l’encourager à postuler à l’organisation de compétitions », cependant relativisé le patron du foot africain, sans préciser à quels événements il faisait référence.
