Vers une désertification des études de pharmacie ?
Près d’un tiers des places en deuxième année de pharmacie ne sont pas pourvues à la rentrée. De quoi inquiéter la profession.
Cette proportion de places vacantes dans les amphithéâtres de pharmacie ne laisse rien présager de bon. 1 100 places ne sont pas occupées sur les bancs des 24 universités de pharmacies françaises. La tendance était déjà là mais les chiffres ont fortement augmenté cette année : une hausse de 550% par rapport à la rentrée précédente, selon l’Association nationale des étudiants de pharmacie de France. A titre de comparaison, en 2021, le nombre de places vacantes s’élevait à 163.
Application défectueuse de la réforme
Pour l’Anepf, le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens, ainsi que les principales fédérations et unions de syndicats des pharmaciens et des entreprises du médicament, le constat est le même : la réforme de l’entrée dans les études de santé est appliquée de manière « inégale ». « L’application défectueuse de la réforme, des programmes beaucoup trop chargés ainsi qu’une absence de comités de suivi locaux sont entre autres responsables de cette chute de remplissage des promotions », précise un communiqué.
Manque d’attractivité
En effet, depuis septembre 2020, la première année commune des études de santé a été remplacée par deux filières : le parcours d’accès spécifique santé et la licence accès santé. Désormais, pour accéder en deuxième année, il faut avoir la moyenne, sinon les étudiants ne passent pas, ce qui peut expliquer une diminution du nombre d’étudiants sélectionnés. Autre facteur explicatif : les professionnels de la pharmacie notent « un grand manque d’attractivité » pour la filière et dénoncent une présentation insuffisante de la variété des métiers au cours de la première année.
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