Un journaliste menacé de mort en Syrie se voit refuser son visa par la France
Le journaliste syrien Hussam Hammoud, qui a collaboré avec plusieurs médias français, dont France 24, s’est vu refuser un visa humanitaire par la France. Dans une tribune, de nombreux confrères lui ont apporté leur soutien et se sont indignés de ce refus.
Lundi 5 septembre, Hussam Hammoud a reçu la notification du refus de son visa humanitaire par la France. Un choc pour le journaliste qui fait aujourd’hui l’objet de menace en Turquie et en Syrie.
« Détruire la vie et les rêves de quelqu’un est si facile par quelqu’un qui a tout », a tweeté le reporter en réaction à ce refus. Un rejet de sa demande « sans aucune explication », a-t-il ajouté. Selon lui, « les enquêtes sur lesquelles (il a) travaillé » pour les médias français auraient dû lui permettre d’obtenir le précieux sésame.
Dans une série de tweets largement partagés, il exprime son amertume et sa colère. Il estime que maintenant que son « mon visa est refusé après tout ce que j’ai fourni comme informations à la France, je pense que j’ai le droit à une explication ».
Collaborateur de France 24, Radio France et Médiapart
Hussam Hammoud a en effet enquêté pendant des années sur les mouvements terroristes au nord de la Syrie. Le journaliste a fui Raqqa en urgence en octobre 2019, après le retrait de la coalition internationale de cette zone. Il a ainsi collaboré avec France 24, mais aussi Radio France et Médiapart. Il avait eu des entretiens à l’Ambassade de France à Ankara pour expliquer sa situation. M. Hammoud n’a eu en guise de réponse qu’un simple email.
Dans une tribune largement relayée, des syndicats de la profession réclament aux autorités françaises de revenir sur leur décision.
« La France ne peut rester silencieuse et indifférente face à son sort, alors qu’elle a le pouvoir d’agir et de protéger un journaliste qui a risqué sa vie pour informer nos concitoyens, et qui est aujourd’hui plus que jamais menacé en raison du métier qu’il exerce », affirme le communiqué commun à près de 40 sociétés de journalistes. En effet, Hussam Hammoud risque l’expulsion vers la Syrie d’où lui parviennent des menaces de mort.