Dakar/gaz et énergie : Les Africains tapent sur la table

 Dakar/gaz et énergie : Les Africains tapent sur la table

Leila Benali, ministre marocaine de la Transition énergétique et du Développement durable, Président de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnemen. Tony KARUMBA / AFP

Les rideaux n’étaient pas encore tombés sur la conférence-exposition MSGBC Oïl, Gas & Power 2022, à Diamniadio, à 30 km de Dakar qu’on sait déjà que la tenue de la prochaine Conférence des pays membres du bassin sédimentaire “MSGBC Oil, Gas & Power 2023” se fera en Mauritanie l’année prochaine.

 

Les travaux qui se sont déroulés sur le thème : « Le futur du gaz naturel : la croissance grâce aux investissements stratégiques et à la réglementation » ont vu la participation de nombreux pays africains dont le Maroc. 

Si la plupart des responsables africains ont insisté sur l’indépendance énergétique du continent, l’intervention de la ministre marocaine de la Transition énergétique et du Développement durable a été d’autant plus remarquée que Leila Benali a expliqué que le royaume s’est lancé dans la transition énergétique au moment où personne n’y croyait vraiment. 

Pour la responsable, il s’agit là  d’un « un choix politique volontariste » lancé par le souverain, « il y a plus d’une décennie, à travers une stratégie énergétique ambitieuse, fondée essentiellement sur les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique et l’intégration régionale ». 

Concernant la question du gaz, Mme Benali a indiqué que « le gaz naturel, une énergie indispensable de transition est au centre de la stratégie énergétique du Royaume du Maroc, précisant que le gaz est essentiel pour l’accélération du déploiement des énergies renouvelables, pour efficacité énergétique que ce soit dans la consommation ou dans la gestion du réseau et la flexibilité du réseau, ainsi que pour une plus grande compétitivité industrielle ». 

Rappelant que l’inversement du flux du gazoduc Maghreb-Europe en juin dernier, a constitué un événement historique à plusieurs titres, la ministre a précisé qu’il s’agit de la première fois que le Maroc accédait au marché international du gaz naturel liquéfié (GNL) et la première fois aussi que l’Afrique a été fournie en gaz à travers des infrastructures européennes. 

Dans ce cadre, elle a souligné que le Maroc travaille sur le développement d’une infrastructure gazière moderne, durable, flexible et digne du 21ème siècle, et ce à travers la mise en place d’un ou plusieurs terminaux d’importation, d’un réseau de gazoducs afin de connecter les grandes zones de consommation.

Par ailleurs, elle a mis en avant l’engagement à long terme du Maroc sur le développement durable. Sur cette question, le Maroc est d’autant plus impliqué qu’il est depuis mars dernier président de l’Assemblée des Nations unies pour l’Environnement.

C’est pour cela que Leila Benali ne cache pas qu’elle milite pour une « transition énergétique juste pour un développement durable inclusif, qu’autant plus qu’il s’agit là de l’un des objectifs essentiels de la stratégie nationale de développement durable du royaume ».

Dans la même veine, l’intervention de Amina Benkhadra a permis à l’assemblée d’écouter une argumentation bien menée en faveur des futurs mérites du gazoduc Maroc-Nigeria qui contribuera à coup sûr à l’accélération de l’émergence d’une zone Nord-Ouest Africaine intégrée, boostée par l’accès de ces pays à l’énergie.

A l’ouverture des travaux, Macky Sall avait insisté sur la nécessité de fournir de l’énergie aux 600 millions d’Africains qui n’ont pas encore accès à l’électricité. Le président du Sénégal et de l’Union africaine n’a d’ailleurs pas hésité à diffuser un message d’espoir en rappelant « en effet, avec tout le potentiel énergétique dont regorge l’Afrique, tant en ressources d’hydrocarbures, d’énergies renouvelables que de capital humain, nous sommes le continent de l’avenir, avec tout ce que notre continent recèle comme potentialités, l’Afrique est promise à un bel avenir. Il nous faut juste un peu plus d’audace, un peu plus d’initiatives pour y arriver. L’heure est donc venue pour nous, Africains, de prendre notre destin en main en étant plus solidaires et en parlant d’une seule voix pour défendre davantage nos intérêts ».